Band 2010, Heft 181

Résumé L'article fait le point sur différentes stratégies de distanciations entre le sujet et l'objet à travers différentes genres littéraires (poésies, dictionnaires, romans, etc.) mais aussi dans divers champs disciplinaires (musique, poésie, sociologie). Il tente de dégager deux instances de l'acte d'écriture, l'instance de surface, proprement calligraphique, et l'instance profonde, l'instance sémantique. L'acte d'écriture est considéré comme une manière parmi d'autre de refléter le sujet en rapport plus ou moins objectif et réel, conforme à sa vérité ou au contraire mensonger. Le rapport identitaire entre le sujet et l'objet et les mécanismes de distanciations entre les deux sont aussi analysés sous le couvert de l'onomatologie, terme technique que nous ressuscitons pour les besoins de notre étude. A cet effet c'est l'analyse du champ d'usage du pseudonyme, de l'anonymat et du surnom qui nous intéresserons.

Résumé Dans cet article, nous voudrions présenter les résultats obtenus lors de la recherche d'organisations, de structures de prédicats, dans le texte de la Constitution européenne. Nous ne cherchons pas dans un premier temps à expliquer le texte, mais à comprendre ses organisations significatives, et dès lors la manière dont il peut signifier. Nous nous plaçons dans un cadre théorique qui distingue le niveau phénotype des langues naturelles et le niveau du langage génotype, en proposant de remonter du premier au second niveau par un raisonnement abductif, pour étudier les langues naturelles. La possibilité d'aborder de ce fait un niveau structurant, à l'échelle du texte, nous conduit, dans la continuité de l'hypothèse d'un génotexte, à trouver des organisations de prédicats, en séquences ordonnées, répétitives, une microstructure de chaînons puis des suites, jusqu'à dégager une macrostructure du texte au moyen d'une double chaîne prédicative. Nous proposons ici d'exemplifier ces diverses structurations, telles qu'elles se trouvent dans la première partie du traité de la Constitution européenne.

Résumé Dans cet article, nous présentons une définition de l'objet-texte considéré, à travers une réflexion portant sur ce qu'est “du texte” et ce qu'est “un texte.” Puis, une fois l'objet-texte défini, nous proposons un objectif principal, qui consiste à “faire parler le texte par lui-même,” au moyen d'une analyse textuelle capable, lorsqu'il s'agit bien “d'un texte,” de dégager “une” signification. Nous résumons le cadre théorique de la Grammaire Applicative (actions et opérations) et Cognitive (représentations abstraites et conceptuelles à partir de l'observation linguistique des opérations) dans lequel il est possible d'appliquer une méthode d'analyse textuelle et de proposer cette signification dans le texte, localement et globalement. Nous proposons alors une méthode capable d'atteindre cet objectif, basée sur l'identification des marqueurs d'un “point de vue” dans le texte ou le marquage d'une des grandes opérations du langage. Un contrôle épistémologique des résultats proposés est enfin exercé sur cette méthode d'analyse du texte, qui vise à en dégager de principaux concepts, des actions déterminantes dans le texte; plusieurs textes sont analysés de la sorte puis les résultats comparés.

The aim of this article is to discuss how digital objects interactively participate in knowledge production in science. Data collected suggests that while scientific visualizations are employed with the aim to ‘simplify’ the apprehension of complex sets of data, there is much interpretive work that occurs before the group arrives at shared meanings concerning such images, which are in turn essential in establishing the truth of the mathematical models analyzed through such visual means. Shared understandings are achieved through oral communication and embodied interaction with visual objects, complementing the meanings which images and words purport to convey on their own.

This article analyzes portions of an intercultural performance by Navajo poet Laura Tohe to a non-Navajo audience in rural Illinois. By analyzing Tohe's metalinguistic commentaries about the use of Navajo, as well as her actual uses of Navajo in her performance, it is argued that Tohe presents a metasemiotic stereotype of Navajo language users. In performing such stereotypic displays, Tohe also indexes her own Navajo identity and becomes iconic of such an identity. Paying close attention to the uses of Navajo language place-names also reveals the ways that Tohe connects her performance with larger concerns about Navajo claims to place and language shift.

This article investigates nonverbal miànzi -saving (face-saving) strategies employed by Mandarin Chinese speakers in talk-in-interaction. Using qualitative methods to analyze audio and video data collected from real conversational activities, this study investigates the nonverbal strategies Mandarin Chinese speakers use to achieve dual purposes of miànzi -saving (face-saving) — other- miànzi -saving acts (OMSAs) and self- miànzi -saving acts (SMSAs). They take some nonverbal actions to realize OMSAs and or SMSAs. In particular, it is proposed that other- miànzi design be used to describe the aspects of the nonverbal cues employed by one party at talk that are constructed to meet the miànzi needs of the other party involved.

It is a well-known fact that power is closely connected with signs, but usually this connection is thought to be “after the fact”: signs representing a power whose origin could be understood in non-semiotic terms. In this paper, a different view is introduced: power is an inherently semiotic phenomenon, which can be analyzed with concepts of cultural semiotics. To reach this aim, the three areas of culture defined in Roland Posner's theory of cultural semiotics are taken as basis for definitions of three types of power: power of position, power of disposition, and power of interpretation. These main types of power are delimitated from each other, further differentiated and carefully examined in their semiotic as well as sociological dimensions. The conclusion is reached that the full range of power phenomena can be analyzed with the help of cultural semiotics.

The question of the relation between image and similarity in Peirce is connected with the notion of iconicity and can only find an adequate formulation with reference to the question of primary iconism. The concept of similarity creates some difficulty for the distinction between the ground and the immediate object. In this paper we begin by considering Levinas's contribution to analysis of the relation between similarity and image, and proceed to focus on Husserl's contribution to the topic of primary iconism.

This article concerns the following topics: image and verbal icon; metaphor and language; image and syntactics in metaphoric figure; metaphor and primary modeling device (Sebeok); metaphor and concept; assemblative likeness and attractive or agapastic (Peirce) likeness; poetic logic (Vico) and mathesis singularis (Barthes); metaphor and literary writing; likeness and otherness.

Résumé Dans notre étude, nous entendons proposer une description des transgressions syntaxiques mises en relief dans La bataille de Pharsale . L'émergence d'une syntaxe sui generis dans ce roman renvoie par “méréomorphisme” à un projet compositionnel d'ensemble, le texte étant construit à tous les niveaux comme un “rhizome” deleuzien. Le dispositif syntaxique activé dans le récit simonien comporte quatre traits distinctifs majeurs: (a) un “décentrement” radical; (b) un dépassement de la linéarité syntagmatique; (c) une abolition de toute forme de hiérarchie discursive; (d) une reconfiguration permanente de l'“ordre” sémantico-syntaxique qui confère au texte une dimension holistique, dans la mesure où le réseau de clauses qui le constitue se présente comme “une multiplicité qui change nécessairement de nature à mesure qu'elle augmente ses connexions.” Un tel projet scriptural doit probablement être rattaché aux invariants thématiques et stylistiques qui caractérisent les œuvres de fiction postmodernes : la mise au jour de ces invariants dans un roman comme La bataille de Pharsale permet d'esquisser in fine une réflexion métathéorique sur les choix qui orientent la recherche dans le champ des études simoniennes.

“Qui a peur de la langue?” s'interroge Claudine Normand (Allegro ma non troppo : Invitation à la linguistique, Ophrys, 2006). D'une grande érudition, son livre, qui résume quarante années d'activités d'enseignante et de chercheuse, montre que cette question doit être résolue — et cette peur surmontée — pour tenter de décrire la langue et son objet, le discours scientifique et sa légitimité, le linguiste et sa position. Bref faire sienne une coupure saussurienne mise en exergue par un colloque international récent, significativement intitulé Révolutions saussuriennes .

On various levels, zoosemiotics is encyclopedic in its form, but not systematically so in its content. More often than not, it is highly informative. The broad project of the book, however, is undermined by a poor selection of references to zoosemioticians and an apparent bias for anthropoid animals. Nevertheless, Dario Martinelli's academic spotlight on humananimal relations, including their ethical aspects, deserves attention. Close to fifty years after its explicit conception, zoosemiotics remains a promising, rather than accomplished field of scholarly discourse.