Volume 14, Issue 1

The paper outlines why and how political institutions, especially constitutional ones, matter for what decisions are made in the political process and thereby for how the economy functions. The main part contains a survey of empirical studies in this area. Among the things covered: the effects of political and economic freedom, not least property rights, on economic growth; how stricter budgetprocess rules affect tendencies for deficits; the role of electoral systems for shaping policies and affecting fiscal deficits; and the effects of separation of powers – e.g., federalism and referenda – on government size.Ce papier retrace dans les grandes lignes pourquoi et comment les institutions politiques, notamment celles de nature constitutionnelle, importent pour les décisions prises au niveau politique et en conséquence sur la manière dont fonctionne l’économie. La majeure partie du papier consiste en un examen des études empiriques dans ce domaine. Parmi les choses analysées : les effets de la liberté politique et économique, en particulier les droits de propriété, sur la croissance économique ; comment des règles plus strictes lors de l’élaboration du budget influent sur la tendance au déficit ; le rôle des systèmes électoraux dans l’élaboration des politiques et dans la taille des déficits ; et les effets de la séparation des pouvoirs – par exemple fédéralisme et referenda – sur la taille du gouvernement.

The bounded rationality theory (BRT) has been perceived by social scientists as a more flexible version of the rational choice theory (RCT), also called expected utility theory. The former has the avantage of taking into consideration the fact that information is generally costly. It corrects the RCT on an important point. For the social sciences, the RCT is very useful, but far from representing a general theory which could explain the various kinds of behaviour the social sciences are confronted to, even in its more flexible BRT version. The article makes the postulates underlying the RCT and the BRT explicit and shows that, when some of the postulates are eliminated, a genuinely general model is obtained: the model which is actually used in convincing sociological analyses.La Théorie de la rationalité limitée (TRL) a été perçue par les sciences sociales comme une version assouplie de la théorie du choix rationnel (TCR), aussi appelée Modèle de l’utilité espérée. La TRL a l’avantage de tenir compte notamment du fait que l’information est généralement coûteuse, corrigeant ainsi l’irréalisme de la TCR sur un point essentiel. Du point de vue des sciences sociales, la TCR est fort utile, mais elle est loin de proposer une théorie générale de la rationalité permettant de rendre compte des divers types de comportement dont les sciences sociales ont à connaître, même dans sa version assouplie de la TRL. On identifie ici les postulats de la TCR et de la TRL et l’on montre qu’en abandonnant certains de ces postulats, l’on définit un modèle, le MRG (modèle rationnel général) qui, lui, peut prétendre à la généralité. C’est celui qui est utilisé naturellement par les analyses sociologiques qui ses sont imposées.

Rational individuals who perceive information sequentially are confronted to cognitive dissonance and dynamic uncertainty in a way that sets a natural limit to the ex post efficiency of their choices. From the normative perspective which ignores this dynamic uncertainty, their rationality seems limited. Sequential perception is assumed in a model of Bayesian revision of the contingent preference in a repeated choice. This model predicts both the cognitive dissonance phenomenon studied by Festinger (1957) and the formation of stable habits. It also shows how an ordinary man can be rational with bounded informational and computational abilities and, for the same reasons, give a disproportionate weight to impressions without any normative value in his own choices and judgments. Sequential perception and cognitive consistency offer a credible alternative to the cognitive bias paradigm for predicting anomalies in choice and game behavior.Des individus logiques percevant l’information de manière séquentielle sont soumis à une dissonance cognitive et une incertitude dynamique qui limitent naturellement l’efficacité ex post de leurs choix. Du point de vue normatif, qui ignore cette incertitude dynamique, leur rationalité apparaît limitée. L’hypothèse de perception séquentielle est introduite dans un modèle de révision bayésienne de la préférence contingente lors d’un choix répété. Ce modèle prédit à la fois le phénomène de dissonance cognitive étudié par Festinger (1957) et la formation d’une habitude stable. Il montre aussi comment un homme ordinaire peut être rationnel sans disposer de capacités d’information et de calcul démesurées et, pour les mêmes raisons, subir l’influence disproportionnée d’impressions dénuées de valeur normative dans les choix ou les jugements qu’il porte. La perception séquentielle et la cohérence cognitive offrent une alternative crédible au paradigme des biais cognitifs pour expliquer tous les comportements humains qui réfutent la théorie normative des choix et des jeux.

Economics in general, and the theory of the firm more specifically, places motivation and cognition in very different analytical boxes, in spite of cognitive science evidence that the boundaries between the two are in reality blurred. While this analytical assumption has often served the theory of the firm well, a number of organizational phenomena are better understood if cognition and motivation are allowed to interact, for example, through framing effects, as organizational scholars have long argued. The paper exemplifies by developing the implications of this for Williamson’s notion of the “impossibility of selective intervention.”théorie de la firme en particulier placent la motivation et la connaissance dans des boites analytiques très différentes, en dépit de preuves scientifiques affirmant que les deux se confondent dans la réalité. Même si cette hypothèse analytique a souvent été utile dans la théorie de la firme, certains phénomènes organisationnels sont mieux compris si on permet à la connaissance et à la motivation de réagir réciproquement, par exemple à travers des effets d’“encadrement ” comme les théoriciens des organisations le soutiennent depuis longtemps. Ce papier illustre cette interaction en développant les implications de l’effet d’encadrement pour la notion d’“impossibilité d’intervention sélective” de Williamson.

After having explained why economics introduced utility functions and later the axioms about behaviour in a risky environment, the paper examines the interest for microeco-nomics of the concept of bounded rationality. It starts from a simple model of the labour market on which agents scarch and adapt their demands, contributing unconsciously to the emergence of a unique price. More complex models are thereafter introduced, which enables to draw a picture of the variety of possible trajectories in a dynamic microeco-nomic system. This approach enables to enlarge microeconomics and to explain numerous facts poorly taken into account in the traditional presentations.Après avoir rappelé pourquoi la science économique avait introduit les fonctions d’utilité puis l’axiomatique des comportements en face du risque, l’article examine l’apport en microéco-nomie du concept de rationalité limitée. Il le fait à partir d’un modèle simple du marché du travail où les agents cherchent, et adaptent leurs exigences, contribuant, sous certaines hypothèses et sans en avoir conscience, à l’émergence d’un prix unique. Des modèles plus complexes sont ensuite examinés, ce qui permet de dresser un tableau de la variété des trajectoires possibles dans un système microéconomique dynamique. Cette approche permet d’élargir la théorie microéconomique en rendant compte de nombreux faits mal insérés dans la présentation traditionnelle.

A spate of recent attacks on the rationality assumption in economic theory is noticed. Some of these attacks are fresh and, in many ways, original, but the central ideas underlying them are not new. They appear to have been provoked by the direction in which much of mainstream economics has been moving in recent years. On the other hand, it is suggested here, certain developments in contemporary economics, associated primarily with the revival of interest in the Austrian paradigm, offer a fresh understanding of the way in which the rationality assumption, its role in economics properly understood, is able to meet these old-new attacks.On assiste depuis quelques années à une recrudescence des critiques à l'égard de l'hypothèse de rationalité employée en théorie économique. Certaines de ces critiques sont nouvelles, et originales à bien des égards, mais les idées essentielles qui les sous-tendent sont anciennes. Ces critiques semblent avoir été provoquées par la direction vers laquelle une grande partie du courant dominant en économie a évolué durant ces dernières années. D'un autre côté cependant, certains développements au sein de l'économie contemporaine - des développements essentiellement dus à la renaissance du paradigme autrichien - offrent une compréhension nouvelle de la manière dont l'hypothèse de rationalité est capable de résister à ces critiques anciennes/nouvelles - si on comprend correctement le rôle joué par cette hypothèse en théorie économique.