Home History Irmgard Männlein-Robert (Hg.), Über das Glück. Marinos, Das Leben des Proklos, eingeleitet, übersetzt und mit interpretierenden Essays versehen von Matthias Becker, John Dillon, Udo Hartmann, Christoph Helmig, Irmgard Männlein-Robert, Dominic O’Meara, Stefan Schorn, Benjamin Topp, unter Mitwirkung von Oliver Schelske, Tübingen (Mohr Siebeck) 2019 (SAPERE XXXIV), XIII, 451 S., ISBN 978-3-16-157638-6 (geb.), € 94,–
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Irmgard Männlein-Robert (Hg.), Über das Glück. Marinos, Das Leben des Proklos, eingeleitet, übersetzt und mit interpretierenden Essays versehen von Matthias Becker, John Dillon, Udo Hartmann, Christoph Helmig, Irmgard Männlein-Robert, Dominic O’Meara, Stefan Schorn, Benjamin Topp, unter Mitwirkung von Oliver Schelske, Tübingen (Mohr Siebeck) 2019 (SAPERE XXXIV), XIII, 451 S., ISBN 978-3-16-157638-6 (geb.), € 94,–

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Published/Copyright: June 8, 2021

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Männlein-Robert Irmgard Über das Glück. Marinos, Das Leben des Proklos, eingeleitet, übersetzt und mit interpretierenden Essays versehen von Matthias Becker, John Dillon, Udo Hartmann, Christoph Helmig, Irmgard Männlein-Robert, Dominic O’Meara, Stefan Schorn, Benjamin Topp, unter Mitwirkung von Oliver Schelske Tübingen (Mohr Siebeck) 2019 (SAPERE XXXIV) XIII € 94,– 978-3-16-157638-6(geb.) 1 451


Cette nouvelle édition, traduite et commentée, du « Proclus ou Sur le bonheur » de Marinus comprend une introduction (3–49), le texte grec avec traduction allemande en vis-à-vis (52–111), des notes à la traduction (112–192), sept études sur différents thèmes (195–395), une bibliographie (399–426), un index des passages cités (427–440), et un index des noms (441–447). L’introduction, la traduction et les notes à la traduction sont dues à I. M(ännlein)-R(obert) (sauf les p. 20–23 de l’introduction, par D. O’Meara), les sept études sont dues respectivement à M. Becker, J. Dillon, U. Hartmann, Chr. Helmig, D. O’Meara, S. Schorn et B. Topp, les index à O. Schelske. Par la variété et l’importance des thèmes traités dans l’introduction et dans les sept études, le volume constitue un complément important de l’édition publiée en 2001 par H. D. S(affrey) – A.-Ph. S(egonds) dans la « Collection des Universités de France », en particulier en ce qui concerne les aspects historiques et sociologiques. En laissant aux historiens la tâche d’évaluer toute la partie historique de l’ouvrage, je me concentrerai sur les aspects philologiques et sur l’interprétation de certains passages.

Le titre « Über das Glück. Marinos, Das Leben des Proklos » mélange le titre authentique Πρόκλος ἢ περὶ εὐδαιμονίας et le titre Vita Procli, qui remonte à l’édition princeps (Zurich 1559) et qui engendre une certaine confusion, car l’ouvrage de Marinus n’est pas une biographie, mais un éloge funèbre (cf. S.–S., p. XLI ; p. LXVI, n. 4). C’est le titre Vita Procli qui est presque toujours utilisé dans le présent volume.

L’introduction est divisée en dix paragraphes : 1. Anlass und Autor in Kontext, 2. Die Vita Procli – mehr als eine Biographie, 3. Doch eine Biographie des Proklos, 4. Die Vita Procli : Hagiographie und Kontrastmodell, 5. Proklos als Modellfigur – und in einer eigenen Welt, 6. « Proklos oder Über das Glück » : Titel und Programm, 7. Proklos und die Religion, 8. Proklos und die Welt, 9. Rezeption und Nachwirkung der Vita Procli, 10. Textänderungen. La présentation des différents aspects de l’ouvrage est claire et utile. L’interprétation de l’épigramme Anth. Pal. IX 197 (transmise par le ms. C de Marinus) que propose M.-R. (47 s.) soulève quelque perplexité. (i) D’un point de vue métrique, la description de l’épigramme comme « des […] aus sechs Versen resp. drei Distichen bestehenden Epigramms » est erronée car l’épigramme se compose de six hexamètres qui ne sont aucunement groupés deux par deux (le discours est continu). (ii) L’affirmation selon laquelle l’expression περιώσιον ἔργον (v. 1) se réfère à l’ouvrage de Marinus, qui serait donc considéré comme un ouvrage de Proclus lui-même : « […] Marinos’ Vita Procli, die in Vers 1 als περιώσιον ἔργον charakterisiert wird. Sie ist deshalb Proklos’ Werk, weil er ihr Gegenstand, das Thema derselben ist » (47), est inacceptable. En effet, περιώσιον ἔργον se réfère à τόδε, qui ne désigne pas l’ouvrage de Marinus, mais est proleptique par rapport à la proposition déclarative ὅττι Μαρῖνον … κάλλιπες (« C’est une œuvre immense de ta tête divine, bienheureux Proclus, que tu aies laissé en Marinus, etc. », trad. S.–S., p. 182). Rien ne permet donc d’affirmer que l’ouvrage de Marinus est considéré comme un ouvrage de Proclus lui-même. (iii) La discussion de l’expression πάντων βρέτας ἔμπνοον … ἀθανάτων (vv. 2–3) est assez confuse. En particulier, M.-R. énumère trois hypothèses selon lesquelles l’expression se réfère à (1) ἔργον, (2) Proclus, (3) Marinus. Elle rejette l’hypothèse (3) – adoptée par P. Waltz – G. Soury, t. VII, p. 78 ; H. Beckby, t. III, p. 123 ; F. M. Pontani, t. III, p. 99 ; S.–S., p. 182 – et considère qu’il est impossible de tracer une distinction nette entre les hypothèses (1) et (2) car Proclus est le sujet de l’ouvrage. À notre avis, l’hypothèse (1) est impossible car un ouvrage ne saurait être défini ἔμπνοον, et l’hypothèse (3) est confirmée par la disposition même du texte puisque le nom de Marinus est « inclus » à l’intérieur de l’expression : πάντων βρέτας ἔμπνοον ὅττι Μαρῖνον ἀθανάτων κτλ. L’explication de cette disposition comme signifiant « Die enge Involvierung des frommen Marinos in die Heiligkeit und Göttergleichheit des Proklos » (48) nous semble dictée par une vision trop « moderne » et psychologique pour être vraisemblable.

Le texte grec, qui reprend celui de l’édition S.–S., est peu soigné. On compte une quinzaine de fautes d’accent dues au fait que le texte Masullo, adopté (et canonisé) par le TLG, n’a pas été révisé correctement. En trois endroits, le texte de l’édition S.–S. a été mal reproduit : § 10.18 Νικόλαος [μὲν] S.–S. : Νικόλαος <μὲν> M.-R. (66) ; § 18.12 αἳ καὶ ὄντας S.–S. : αἳ καὶ μὲν ὄντας M.-R. (80; le texte Masullo εἰ καὶ μὲν ὄντως n’a été que partiellement corrigé) ; § 35.12 η′ να′ S.–S. : ν′ να′ M.-R. (106), mais la traduction (107) est correcte : « 8° 51′ ». Le § 10 de l’introduction (49) énumère dix modifications du texte de l’édition S.–S. (la citation du texte S.–S. § 1.31 et 26.36 est erronée : au lieu de ἀργίαν δέ τινα διανοίας, lire ἀργίαν δέ τινα τῆς διανοίας ; au lieu de ἐρωμένως, lire ἐρρωμένως). Aucune de ces dix modifications n’a été ni introduite dans le texte grec ni traduite. Par ex., § 1.31 δι᾽ ἀργίαν δέ τινα τῆς διανοίας S.–S. : δι᾽ ἀργίαν δὲ τῆς διανοίας M.-R. ; le texte grec (52) porte δι᾽ ἀργίαν δέ τινα τῆς διανοίας et la traduction (53) : « wegen einer gewissen intellektuellen Trägheit » ; § 19.22 περιέχουσα S.–S. : παρέχουσα M.-R. ; le texte grec (82) porte περιέχουσα et la traduction (83) « umfasst » ; § 35.6 ις′ κς′ S.–S. : ις′ ις′ M.-R. ; le texte grec (106) porte ις′ κς′ et la traduction (107) « 16° 26′ ». On ne comprend donc pas le sens de ces « Textänderungen » qui sont annoncées, mais tout à fait ignorées et dans le texte et dans la traduction. Les petites barres verticales qui, dans l’édition S.–S., signalent les pages de l’édition Boissonade (marquées dans la marge), ont aussi été reprises, mais puisque rien n’est signalé dans la marge, leur signification demeure mystérieuse. La mise en lignes est parfois altérée par des allers à la ligne au milieu d’une phrase : p. 62 (dernière ligne), p. 72 (dernière ligne), p. 92 (li. 10 ab imo).

Certains passages de la traduction suscitent quelque perplexité. Par ex. (i) § 19.20–21 ἡ τῶν ὕμνων αὐτοῦ πραγματεία ne signifie pas « seine Beschäftigung mit den Hymnen » (83), mais « l’ouvrage de ses hymnes » (trad. S.–S., 23); pour πραγματεία = « ouvrage », cf. par ex. Proclus, In Remp. I, p. 10.1, 118.24–25; II, p. 98.3 Kroll. (ii) § 35.3–5 ὁ κλῆρος αὐτῷ τῆς αἱρέσεως οὐκ ἐν τελευταίοις ἔπιπτεν οὐδὲ ἐν μέσοις τισίν, ἀλλ’ ἐν τοῖς πρωτίστοις est traduit par « das Los seines Schicksals nicht in seinen letzten Gestirnskonstellationen zufiel, und auch nicht irgendwie in den mittleren, sondern in den ersten » (107). Cette traduction est citée par B. Topp dans son étude et commentée comme suit : « Obschon die Bedeutung dieser Formulierung des Biographen Marinos nicht ganz klar wird […] » (388). L’obscurité est due à une faute de traduction car ἐν τελευταίοις … ἐν μέσοις … ἐν τοῖς πρωτίστοις ne sous-entendent pas ἀστερισμοῖς (« Gestirnkonstellationen »; cf. trad. S.–S., p. 41 : « son lot de fortune n’était pas parmi les tout derniers, ni même parmi les intermédiaires, mais parmi les tout premiers »). (iii) § 37.9 φησί ne signifie pas « Sie [scil. die Tageschronisten] sagten » (109), mais « dit-on » (trad. S.–S., p. 43 et n. 8 [p. 180]).

Les notes à la traduction sont riches et claires, avec la bibliographie postérieure à l’édition S.–S. Quelques petites remarques :

  1. p. 153, n. 188 : Au lieu de τὰ ἔξωθεν περιστατικῶς, lire τὰ ἔξωθεν περιστατικῶς ἐπισυμβαίνοντα (§ 20.19).

  2. p. 156 s., n. 207 : L’interprétation de ἐν τῷ παρόντι (§ 23.10–11) comme une allusion à la menace que représentaient les Chrétiens par rapport à l’enseignement néoplatonicien nous paraît dépourvue de bien-fondé, car la raison pour laquelle Marinus renonce à traiter de chaque ouvrage de Proclus en détail est donnée explicitement : « pour ne pas allonger outre mesure mon discours » (ἵνα μὴ ἐπὶ πλέον μηκύνω τὸν λόγον, § 23.11–12).

  3. p. 159, n. 217 : La citation de Porphyre, Vita Plot. 9.17–20 : ἐπιμελείας τὴν πρὸς τὸν νοῦν τάσιν οὐδέποτ᾽ ἂν ἐγρηγορότως ἐχάλασεν est mal coupée car ἐπιμελείας fait partie de ce qui précède (τὰς εἰς τὸν βίον φροντίδας τε καὶ ἐπιμελείας).

  4. p. 161, n. 223 : À la bibliographie sur les « Oracles Chaldaïques » il faudrait ajouter l’ouvrage fondamental de H. Lewy, Chaldaean Oracles and Theurgy. Mysticism, Magic and Platonism in the Later Roman Empire, Troisième édition par M. Tardieu avec un supplément « Les Oracles chaldaïques 1891–2011 », Paris 2011.

  5. p. 183, n. 310 : Au lieu de « Galieo Galieis » lire « Galileo Galileis » (il est étonnant qu’un nom aussi célèbre ait été estropié).

  6. p. 187, n. 327 : Dans l’épigramme gravée sur la tombe de Proclus (Marinus, § 36.37–42 = Anth. Pal. VII 341), au vers 4 : αἴθε δὲ καὶ ψυχὰς χῶρος ἕεις λελάχοι, la bonne leçon ἕεις est transmise par le ms. L, tandis que le ms. C porte ἔης, faute d’iotacisme assez banale. La note de M.-R. concerne la variante du ms. C : « Überliefert ist bei Marinos (Hs. C) ἔης, was aber nur mit einem Zirkumflex auf ψυχᾶς (so in Anth. Pal. VII 341, 4) grammatisch möglich wäre und dann dem Sinn nach „möge dieser Ort hier auch seine Seele erlangen“ hieße. Das wäre aber aus platonischer Sicht Unsinn, da die Seele gerade nicht im Körper oder Grab, sondern im Äther resp. Himmel gedacht ist. Daher ist die Lesart von L – ἕεις – vorzuziehen ». Il faut remarquer que (i) en Anth. Pal. VII 341.4 le Palatinus porte ψυχᾶς … ἕεις, leçon manifestement fautive que les éditeurs corrigent en ψυχὰς … ἕεις à l’aide du texte de Marinus. (ii) ψυχᾶς … ἔης ne peut aucunement signifier « seine Seele » car ἔης est ou bien une forme rare de la 2e pers. sing. de l’imparfait d’εἰμί, attestée par ex. en Anth. Pal. VII 42.2, VIII 10.2, 113.3, XVI 54.1, ou bien la 2e pers. sing. du subjonctif à voyelle brève d’εἰμί (cf. E. Schwyzer, Griechische Grammatik, München 1953, t. I, p. 791). (iii) L’unique façon d’accorder ἔης avec ψυχᾶς ce serait de le corriger en ἑῆς (gén. fém. de ἑός), mais la correction ne servirait de rien car ἑῆς, étant réfléchi, ne peut pas signifier αὐτοῦ = de Proclus ; en outre, χῶρος, demeuré sans attribut, ne peut pas signifier « dieser Ort ». Il n’est donc pas nécessaire d’avoir recours à la doctrine platonicienne de l’âme pour exclure la variante du ms. C.

  7. p. 191, n. 334 : § 37.11–12 τοῦ ἐν φιλοσοφίᾳ φωτός, M.-R. écrit : « Das Vokabular des Marinos ist von gewollt semantischer Ambiguität, da […] φῶς in der Bedeutung „Licht“ […] gleichlautend resp. homonym ist mit φώς, homerisch für „Mann“ resp. „Held“ ». Puisque Marinus est en train de parler des éclipses qui ont précédé ou suivi la mort de Proclus, φωτός ne peut signifier que « lumière », sans aucune recherche d’ambiguïté.

Dans les études, la traduction des passages de Marinus est souvent différente de celle de M.-R. (par ex. p. 231, n. 3 ; p. 239, 273, 278, 290, 326), et les notes font parfois double emploi avec celles de M.-R. (par ex. p. 236, n. 12 ↔ p. 166, n. 242 ; p. 238, n. 19 ↔ p. 180, n. 294 ; p. 270, n. 94 ↔ p. 174, n. 270 ; p. 281, n. 148 ↔ p. 187 s., n. 328), d’où l’impression d’une certaine juxtaposition, d’un manque de cohérence et d’unité. Cette impression est accentuée par le fait que les sept études ne sont pas disposées selon un plan rationnel, mais se suivent selon l’ordre alphabétique des noms de leurs auteurs, et donc au hasard.

M. Becker, « Die Vita Procli im Kontext neuplatonischer Philosophenviten » (195–229). Une comparaison intéressante et détaillée entre Porphyre, « Vie de Plotin », d’une part, et Eunape et Marinus d’autre part, montre que la spiritualité et l’engagement politique sont de plus en plus présents dans les biographies des philosophes, en réaction à la croissante christianisation du monde romain.

J. Dillon, « Proklos als Theios Anêr » (231–245). La figure de Proclus comme θεῖος ἀνήρ est examinée à l’aide de deux notions distinctes et complémentaires : la piété religieuse qu’il manifeste à l’égard des dieux et la bienveillance divine dont il est l’objet.

U. Hartmann, « Lebenswelten spätantiker Philosophen in der Proklos-Vita » (247–292). Malgré sa composante hagiographique, le discours de Marinus est une source d’une très grande valeur pour reconstituer non seulement la formation intellectuelle et l’enseignement de Proclus, mais aussi l’imaginaire (« Vorstellungswelt ») des intellectuels païens à la fin du Ve siècle.

Chr. Helmig, « Proklos und die neuplatonische Philosophie in der Vita Procli des Marinos » (293–314), examine les passages de Marinus concernant l’activité de Proclus en tant que professeur et philosophe et en dégage six thèmes : la formation de Proclus, ses rapports avec Plutarque et Syrianus, l’enseignement et la composition de ses ouvrages, son attitude à l’égard de Platon et d’Aristote, le rôle de la théurgie philosophique (distinction claire et importante entre magie et théurgie), la prédilection de Proclus pour le « Timée » et les « Oracles Chaldaïques ».

D. J. O’Meara, « Philosophos oikonomos. Haushaltethik in Porphyrios’ Vita Plotini und in Marinos’ Vita Procli » (315–329). Le discours de Marinus est lu à la lumière de la tripartition de la philosophie pratique en éthique, éthique domestique et politique. Une comparaison entre la « Vie de Plotin » par Porphyre et le Proclus de Marinus met en lumière une différence importante en ce sens que l’engagement de Plotin dans l’administration de la maison est bien plus développé que celui de Proclus, chez qui l’éthique domestique n’est qu’un aspect de son engagement politique. L’interprétation du passage § 18.1–3 Ἤδη δὲ καὶ τοῖς περὶ τῆς πολιτικῆς αὐτοῦ ἀρετῆς κεφαλαίοις ἐλάττοσιν οὖσι τῶν ἀληθῶν πέρας τὸ οἰκεῖον ἐπιθέντες : « Die Reihenfolge Politik-Haushalt wird am Ende des Abschnittes […] deutlich gemacht : „Nachdem wir zuletzt nun auch den Kapiteln über seine politische Tugend […] das Familiäre hinzugefügt […] haben“ » (325), est erronée. En effet, πέρας τὸ οἰκεῖον ἐπιτιθέναι signifie « mettre la limite qui convient » (cf. trad. S.–S., 21 : « Après avoir mis le point final qui convient aux chapitres relatifs à la vertu politique de Proclus, etc. »). Pour l’expression τὸ οἰκεῖον πέρας, cf. par ex. Strabon, Geogr. VII 6, 1, p. 438.12–13 Meineke ; Alex. Aphr., In Met., p. 164.18 Hayduck ; Thém., In Phys., p. 176.14 Schenkl ; Ps-Denys l’Aréop., De div. nom. IV 4, p. 148.15 Suchla, etc. O’Meara aurait dû s’en tenir à la traduction M.-R. : « Nachdem wir nun auch den Kapiteln über seine politische Tugend […] ein eigenes Ende hinzugefügt […] haben » (81).

S. Schorn, « Kaiserliche Politik und Lokalpolitik [in der Proklosbiographie] des Marinos. Ein Beitrag zur Geschichte des heidnisch-christlichen Konflikts im Athen des 5. Jahrhunderts » (331–371 ; les mots « in der Proklosbiographie » sont omis dans le titre). Reconstruction détaillée et rigoureuse de deux thèmes : quelle est l’image de l’activité politique de Proclus que Marinus veut donner ? Les rapports entre l’École d’Athènes et le milieu politique pendant le « scholarcat » de Proclus. La datation de l’exil de Proclus à une période déjà avancée de sa vie fondée sur De prov. § 45.8–9 : intellectum […] senilem (365) est à rejeter car l’adjectif senilem ne se réfère pas à intellectum, mais à presidem : intellectum autem senilem presidem statuenti (cf. B. Strobel, Proklos, Tria opuscula. Textkritisch kommentierte Retroversion der Übersetzung Wilhelms von Moerbeke, Berlin – Boston 2014, 585 s.). L’abréviation « Westerink 1962 » utilisée p. 364, n. 152, et p. 365, n. 153, ne correspond pas à l’indication donnée dans le « Literaturverzeichnis » (426), à savoir « L. G. Westerink (ed.), Anonymous Prolegomena to Platonic Philosophy, Amsterdam 1962 », mais à L. G. Westerink, « Notes on the TriaOpuscula of Proclus », Mnemosyne, S. IV, 15 (1962), p. 159–168 (non cité dans le « Literaturverzeichnis »). Les renvois aux autres études contenus dans le volume sont parfois erronés : p. 342, n. 44 « S. 199–234 » (lire « S. 195–229 ») ; p. 343, n. 46 « S. 268 » (lire « S. 264 ») ; p. 344, n. 54 « S. 235–249 » (lire « S. 231–245 ») ; p. 371, n. 180 « S. 291 » (lire « S. 287 »).

B. Topp, « Das Horoskop des Proklos » (373–395). L’analyse de l’horoscope de Proclus (Marinus § 35) comprend l’examen et la correction des données numériques transmises par les manuscrits et l’interprétation des données à la lumière de la biographie de Proclus. Le résultat de cette analyse est que Marinus a inséré l’horoscope dans son discours d’une manière assez « mécanique », sans établir un rapport entre les données astrologiques et la biographie de Proclus. Le texte cité à la fin de l’étude (395) pour démontrer que Proclus n’aurait pas été étonné des discussions suscitées par son horoscope, à savoir le commentaire anonyme à la Tetrabiblos (Bâle 1559), n’est pas de Proclus (cf. DPhA Vb, p. 1643–1644). Bien que la citation soit introduite par une formule prudente « in dem, immerhin ihm zugeschriebenen, ansonsten anonymen Kommentar zur Tetrabiblos des Ptolemaios », il est regrettable qu’un article consacré à l’horoscope de Proclus utilise un texte astrologique dont l’attribution à Proclus est tout à fait invraisemblable.

Les deux index contiennent un grand nombre de fautes, et notamment l’index des passages : (i) Les deux épigrammes transmises par le Paris. Coisl. 249 (= Anth. Pal. VII 196 et 197) figurent comme Codex Coislinianus 249 (suivi de Codex Iustinianus et Codex Theodosianus). (ii) Damascius, VitaIsidori: après Epitoma Photiana et Fragmenta (Zi[ntzen] = Ath[anassiadi]), on trouve des Fragmenta qui ne sont donnés que d’après l’édition Ath., de telle sorte qu’un même passage figure deux fois (par ex. fr. 38A Ath. figure d’abord comme Epitoma Photiana 42 Zi. = 38A Ath. (428) et ensuite comme fr. 38A Ath. (429). (iii) Inscriptiones: les mêmes inscriptions sont citées deux fois: d’abord sous les numéros des IG, ensuite sous ceux des LREBIAA (E. Sironen, The Late Roman and Early Byzantine Inscriptions of Athens and Attica, Helsinki 1997). (iv) Philopon : aet. mundi et Κατὰ τῶν Πρόκλου περὶ ἀιδιότητος κόσμου ἐπιχειρημάτων figurent comme deux ouvrages différents. (v) L’index comprend tous les renvois à PLRE qui sont donc considérés comme des textes. (vi) Porphyre, Isagoge, fusionne les citations de l’Isagoge aux « Catégories » et celles de l’Isagoge à la Tetrabiblos. (vii) Les références à la Theol. plat. de Proclus et à la Suda, n’ayant pas été unifiées dans les différentes études, sont énumérées dans un grand désordre et parfois dédoublées. (viii) Syrianus: « Kommentar zur Metaphysik » et « In met. » figurent comme deux ouvrages différents. De telles fautes confirment l’impression d’un volume qui, tout en contenant des contributions importantes, n’a pas fait l’objet de la révision attentive et minutieuse que nécessite tout travail philologique.

Published Online: 2021-06-08
Published in Print: 2021-06-26

© 2021 Concetta Luna, published by De Gruyter

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  24. John S. Kloppenborg, Christ’s Associations. Connecting and Belonging in the Ancient City, New Haven – London (Yale University Press), 2019, 536 S., ISBN 978-0-300-21704-9 (geb.), $ 40,–
  25. Sema Karataş, Zwischen Bitten und Bestechen. Ambitus in der politischen Kultur der römischen Republik – Der Fall des Cn. Plancius, Stuttgart (Franz Steiner Verlag) 2019 (Hermes Einzelschrift 115), 328 S., ISBN 978-3-515-12394-5 (brosch.), € 55,–
  26. Francisco Pina Polo – Alejandro Díaz Fernández, The Quaestorship in the Roman Republic, Berlin – Bosten (De Gruyter) 2019, 376 S., ISBN 978-3-11-066341-9 (geb.), € 99,95€
  27. John F. Drinkwater, Nero. Emperor and Court, Cambridge (Cambridge University Press) 2019, XVIII, 449 S., ISBN 978-1-108-47264-7 (geb.), £ 32,99
  28. Martin Ziegert, Zwischen Tradition und Innovation. Die Münzprägung Vespasians, Wien (Österreichische Forschungsgesellschaft für Numismatik) 2020 (VIN 22), 322 S., 14 Taf., ISBN 978-3-9504268-1-6 (geb.), € 49,–
  29. Daniela Urbanová, Latin Curse Tablets of the Roman Empire, Innsbruck (Institut für Sprachen und Literaturen der Universität Innsbruck, Bereich Sprachwissenschaft) 2018 (Innsbrucker Beiträge zur Kulturwissenschaft Neue Folge 17), 557 S., ISBN 978-3-85124-245-4, € 96,–
  30. Alain Villaret, Les dieux augustes dans l’Occident romain. Un phénomène d’acculturation, Bordeaux (Ausonius éditions) 2019 (Scripta Antiqua 126), 450 S., ISBN 978-2-356-13329-8 (geb.), € 25,–
  31. Anne-Valérie Pont, La fin de la cité grecque. Métamorphoses et disparition d’un modèle politique et institutionnel local en Asie Mineure, de Dèce à Constantin, Genf (Droz) 2020 (Hautes Etudes du monde gréco-romain), 608 S., ISBN 978-2-600-05742-4 (brosch.), € 45,–
  32. Christoph Hammann, Katharsis in Kaiserzeit und Spätantike. Vorstellungen von Reinigung und Reinheit in Medizin, platonischer Philosophie und christlicher Theologie des 2. bis 4. Jahrhunderts n. Chr., Göttingen (Vandenhoeck & Ruprecht) 2020 (Hypomnemata 208), 983 S., ISBN 978-3-525-31723-5 (geb.), € 100,–
  33. Muriel Moser, Emperor and Senators in the Reign of Constantius II. Maintaining Imperial Rule between Rome and Constantinople in the Fourth Century AD, Cambridge (Cambridge University Press) 2018, XVII, 420 S., ISBN 978-1-108-48101-4 (geb.), £ 90,–
  34. Andreas Schwab, Fremde Religion in Herodots „Historien“. Religiöse Mehrdimensionalität bei Persern und Ägyptern, Stuttgart (Franz Steiner Verlag) 2020, 307 S., ISBN 978-3-515-12720-2 (brosch.), € 46,–
  35. Simon Hornblower, Lykophron’s Alexandra, Rome and the Hellenistic World, Oxford (Oxford University Press) 2018, XXIV, 254 S., ISBN 978-0-19-87236-8 (geb.), £ 63,–
  36. Irmgard Männlein-Robert (Hg.), Über das Glück. Marinos, Das Leben des Proklos, eingeleitet, übersetzt und mit interpretierenden Essays versehen von Matthias Becker, John Dillon, Udo Hartmann, Christoph Helmig, Irmgard Männlein-Robert, Dominic O’Meara, Stefan Schorn, Benjamin Topp, unter Mitwirkung von Oliver Schelske, Tübingen (Mohr Siebeck) 2019 (SAPERE XXXIV), XIII, 451 S., ISBN 978-3-16-157638-6 (geb.), € 94,–
  37. Stephen Mitchell – David French (Hgg.), The Greek and Latin Inscriptions of Ankara (Ancyra), II: Late Roman, Byzantine and other Texts, München (C.H.Beck) 2019 (Vestigia 72), VIII, 347 S., ISBN 978-3-406-73234-8 (geb.), € 108,–
  38. Tonio Hölscher, Visual Power in Ancient Greece and Rome. Between Art and Social Reality, Oakland (University of California Press) 2018, 426 S., ISBN 978-0-520-96788-5 (geb.), $ 49,95
  39. Alexander the Great’s Route to Gaugamela and Arbela
Downloaded on 25.12.2025 from https://www.degruyterbrill.com/document/doi/10.1515/klio-2021-2043/html
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