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Intercultures

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Par la recherche, mais aussi par la création, les auteurs et autrices offrent, en filigrane, des possibilités de repenser le rapport entre patient et patiente et médecin en réfléchissant à une approche plus globale de la douleur et de la maladie, où la parole, la littérature, la philosophie, la danse, la peinture, le récit auraient une place, non pas pour guérir, mais, peut-être, pour soigner.
Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2023
Le but de l’auteur est de présenter l’histoire elle-même comme une médecine par laquelle il se donne la mission de formuler intégralement et adéquatement si elle doit accomplir la guérison contemplée. Pour ce faire, il est impératif de produire la libération de nos concitoyens d’une ignorance chronique et paralysante au regard de l’histoire de leur pays, le Canada.
Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2022

C’est moi, Artaud, Antonin, cinquante piges, qui le fais, de prendre la peau, et de la crever, au lieu d’attendre son rétablissement physiologique par suppôt dans le sens du papa nouveau, de même que quand le vertige a lieu, je ne m’en réfère pas à dieu de redresser les enfants du père, mais premièrement je laisse pisser le mérinos, en frappant à coups de pied les êtres, pour qu’ils s’éloignent de mon feu. C’est lui, mon compagnon de longue date, peut-être le plus ancien. Je range Antonin Artaud dans la catégorie de mes « écrivains méchants », aux côtés de V. S. Naipaul et de Thomas Bernhard. Comme eux, il a puisé à sa propre vie, obsédé par la filiation et la famille, pour construire un cosmos en modèle réduit. Des trois, Artaud est néanmoins celui qui va le plus loin : corps émietté, visage défiguré, multitude d’avatars et de doubles… Cela insuffle à sa trajectoire la fulgurante incandescence d’un astre errant, traversé par l’électricité, et capable, telle une divinité, de faire gronder le tonnerre et l’ouragan.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2021

Les recherches sur les phénomènes de radicalisation islamique qui furent très actives entre 2015 et 2020 donnent l’impression de s’essouffler. La littérature sur la radicalisation islamique devient moins abondante. En effet, les revers militaires que l’État islamique (EI) a connus et, par ricochet, l’affaiblissement de sa capacité de nuisance et de mobilisation en Occident ont conduit un certain nombre de chercheurs à se détourner de cette question de recherche. Il demeure cependant que la menace jihadiste existe toujours, en dépit du déclin de l’État islamique et de son démantèlement. Pour preuves, les attentats qui ont eu lieu en France et en Suisse ces deux dernières années. C’est en considérant cette récente réalité que nous avons décidé de réunir dans cet ouvrage les communications présentées lors d’un colloque international et multidisciplinaire sous le titre « La radicalisation dans tous ses états », organisé en 2018 par la Chaire d’enseignement et de recherche interethniques et interculturels (CERII) de l’Université du Québec à Chicoutimi et le Centre de recherche Cultures-Arts-Sociétés (CELAT). Force est de constater que, trois ans après cette rencontre scientifique, le sujet est toujours d’actualité et mérite de continuer à faire l’objet d’une réflexion à la fois empirique et théorique. Bien que les articles aient été, en grande majorité, écrits avant le déclin de l’État islamique, ils conservent néanmoins leur pertinence. Loin d’être dépassés, ils sont toujours d’actualité et contribuent même à donner une « perspective heuristique » aux phénomènes de violence islamique, trop souvent tributaires d’analyses réalisées à chaud. La publication de ce livre a été rendue possible grâce aux soutiens financiers du Conseil de recherches en sciences humaines et sociales du Canada (CRSH), du CELAT, de la CERII et du Décanat de la recherche et de la création de l’Université du Québec à Chicoutimi Ont collaboré à cet ouvrage Mouloud Haddad, Myriam Benraad, Khadiyatoulah Fall, Mouhamed Abdallah Ly, Mohamed Cherif Ferjani, Mounia Ait Kabboura, Sami Zegnani, Mohamed Ali Adraoui, Haoues Seniguer, Elyamine Settoul, Moussa Khédimellah, Samir Amghar.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2021
Les auteur.es s'intéressent à la manière dont la littérature, l’art, la philosophie et le discours juridique captent les images des réfugiés et de leurs droits, respectés ou violés, et figurent ou transfigurent l’expérience de l’exil.
Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2019
Comment expliquer cet engouement pour la figure du mort-vivant ? Le zombie n’est pas cantonné au régime fictionnel. On le retrouve dans des annonces publicitaires, dans des ouvrages didactiques et dans l’espace public.
Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2018

Michaël La Chance nous convie, dans son essai, à un vertigineux voyage à travers les niveaux de réalité. Il explore, avec rigueur mais aussi animé par une flamme visionnaire, l’interstice entre la mécanique quantique et la poésie. Loin de superposer les notions scientifiques et esthétiques, il découvre l’infinité du sens de l’information, radicalement nouvelle, circulant dans cet espace de l’entre-deux. Michaël La Chance interroge le langage dans son adhérence à la réalité et au réel. Son essai a la densité dramatique d’une pièce de théâtre où se croisent Borges et Heisenberg, Mallarmé et Giordano Bruno, Roberto Juarroz et Niels Bohr, Fernando Pessoa et David Bohm, Ezra Pound et Stephen Hawking. Au fond, Michaël La Chance nous convie au spectacle inouï de la beauté poétique du monde. Il illustre ainsi d’une manière brillante la vérité axiomatique énoncée par Heisenberg : « toute philosophie authentique se tient […] au seuil entre la science et la poésie ». Basarab Nicolescu

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Dans ce volume collectif, nous examinons le profond enchevêtrement de l'espace et du pouvoir dans les paysages locaux, dans les vies individuelles, et sur les scènes nationale et mondiale. Les luttes pour l'espace marquent et définissent les subjectivités incarnées du soi et de l'autre, ainsi que les espaces matériels et imaginés. Nous cherchons également à dépasser les barrières linguistiques, les frontières nationales, les catégories conceptuelles, les communautés et les silences, afin de relire des textes et des auteurs canoniques tout en écoutant de nouvelles voix et en captant des performances d'espaces contestés qui sont nouvellement reconnues ou inscrites dans la mémoire collective.

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La littérature des dernières décennies, après les engagements politiques qui ont été les siens au cours du XXe siècle, a donné lieu à un scepticisme plus ou moins radical, pouvant confiner au cynisme et au nihilisme. Ce qui a entraîné deux attitudes fondamentales de la part des écrivains : d'abord le repli sur soi, où la vie intime prend le relais de l'engagement social, au profit d'une activité autofictionnelle qui gravite dans la sphère du privé, puis l'usage documentariste ou archivistique de la littérature, suivant lequel la faction se met au service des faits, non plus des idéologies ou des utopies, en témoignant des problèmes sociaux à travers des cas particuliers, qu'on documente de façon empirique, à la manière du journalisme, de l'historiographie ou des sciences humaines. Le présent ouvrage vise à caractériser le type d'«efficacité symbolique» propre à la littérature actuelle, entre le repli esthétique dans l'oeuvre et le rejet éthique de l'oeuvre. L'hypothèse de fond est que la littérature ne relève pas d'une simple action sociale ni d'un pur activisme politique et encore moins d'un acte privé, isolé autotélique ou autosuffisant, mais d'une force et d'une forme symboliques essentielles au fonctionnement de nos sociétés, comme peuvent l'être les mythes et les rites dans les cultures dites «traditionnelles». C'est le phénomène même de la littérature, bien plus que telle ou telle oeuvre plus ou moins «impliquée» dans son temps, qui doit être interrogé en profondeur, dans sa nature, ses enjeux et sa portée, pour qu'on puisse mieux comprendre le rôle «fondateur» qui est le sien à l'époque de la post-historicité et de la post-humanité, où l'on revient sur la définition même de l'Homme et de l'Histoire comme sur celle de l'Ars ou de l'Acte littéraire en tant qu'Art au sens originaire de «manière d'être ou de vivre».

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2015

Au tournant de l'an 2000 apparaît l’idée de créer, dans l’est du centre-ville de Montréal, un Quartier des spectacles. Pendant plus de 10 ans, ce projet mobilise la classe politique montréalaise, l’administration municipale, les élites culturelles, le monde de l’immobilier et celui du design. Son importance n’échappe à personne : le Quartier des spectacles sera, à Montréal, le grand projet urbain des années 2000. Le projet du Quartier des spectacles donne lieu à une discrète mais féroce bataille autour de l’imaginaire montréalais. Il transforme et renomme un espace mythique — tout à la fois ancien faubourg, Red Light, Quartier latin et pendant francophone du centre des affaires — et annonce une nouvelle manière de construire et d’occuper l’espace. Le Quartier des spectacles redéfinit la montréalité au xxie siècle. Ce premier ouvrage consacré au Quartier des spectacles pose les bases d’une histoire du projet et propose une lecture multidisciplinaire de l’espace qu’il a produit. On y retrouve notamment des recherches inédites sur l’histoire de la mise en œuvre du projet, sur la place des artistes dans le quartier et sur la vie quotidienne de ses résidants. L’ensemble, hétérogène comme le Quartier des spectacles lui- même, offre une lecture polyphonique de cet espace voué à la représentation, mais dont la représentation reste encore à inventer.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2015

Ce livre porte sur les rapports entre la religion et la politique, plus précisément entre l’orthodoxie et le communisme, à partir de la mémoire d’un monastère orthodoxe de Roumanie. L’enquête de terrain effectuée au monastère Saint-Nicolas en Roumanie nous a permis de saisir une réalité très complexe, caractérisée par des conflits répétés entre les religieuses et les autorités, et de comprendre les tensions auxquelles celles-ci étaient soumises, obligées de vivre sans cesse sur le qui-vive, du fait des pressions politiques. La mémoire vivante du monastère, corroborée par les données des archives, nous a fourni les indices nécessaires pour analyser non seulement le passé de la communauté religieuse, mais aussi l’histoire de l’ensemble du pays, les relations de haut niveau se reflétant toujours à l’échelle plus réduite du monastère. Elle nous a révélé le double rôle que l’orthodoxie a joué pendant l’histoire récente des Roumains : celui d’instance de production et de reproduction de l’identité national, et celui de cadre traditionnel d’une mémoire active, mais de plus en plus retirée dans l’espace devant les pressions politiques et idéologiques de l’État totalitaire. La mémoire du monastère se déploie et prend tout son sens au fur et à mesure que nous avançons dans notre champ de recherche et les moniales mettent en scène, de façon dramatique, leur propre expérience de vie. De multiples relations et situations nous ont été dévoilées, et leur signification s’est construite à partir de la vision du monde propre à l’orthodoxie. Cette vision, valorisant le dialogue interpersonnel et la dignité humaine face aux pressions politiques, donne du sens à tous les récits d’expérience des moniales, y compris à leur existence troublée sous le communisme.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2015

La crise d'Oka marque un véritable moment de rupture dans les relatlons entre les premiers peuples et les colonies de peuplement. Dans les suites immédiates de l’échec de l’accord du lac Meech, ce long siège armé de 78 jours rend visible une présence autochtone que les sociétés québécoise et canadienne avaient imaginée évanouie. À l’inverse, l’opposition à l’empiétement mis en œuvre à Kanehsatàke et à Kahnawàke réactive une longue histolre de résistance au projet colonial d'appropriation des terres et d'effacement des peuples autochtones. Ce livre envisage la crise d'Oka, ou la résistance à Kanehsatàke, comme un espace de focalisatlon où se donne à voir la relation globale entre les peuples. Qu'est-ce que l'événement fait surgir, transforme et crée, dans la scénographie du siège, mais aussi dans les films documentaires et les récits littéraires, autochtones et allochtones? À l'heure où une nouvelle génération revient sur cette crise politique aux enjeux non résolus, ce livre ouvre un espace où entrent en relation et s'affrontent différents intérêts, connaissances et expressions relatifs à ce conflit territorial. Il engage une réflexion épistémologique essentielle à un processus de décolonisation aussi impératif qu'exigeant.

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« La mixité conjugale est un voyage qui conduit à la découverte que le chez-soi n’est pas un lieu fixe et défini une fois pour toutes, mais un sentiment en perpétuelle construction que l’on porte en soi et qui nous suit tout au long du voyage. Que ce chez-soi s’altère et se redéfinisse au fur et à mesure du voyage est un passage parfois éprouvant, mais nécessaire à la poursuite de celui-ci. » Rédigé par une anthropologue québécoise qui vit elle-même au Maroc au sein d’une famille mixte, ce livre propose d’aborder la mixité conjugale sous l’angle d’un voyage en en montrant le potentiel positif, sans voiler l’ambivalence de cette passionnante expérience de rencontre. Puisque l’expérience amoureuse est en soi un voyage vers l’inconnu, ce livre nourrira peut-être la réflexion de tous ceux qui vivent en couple. Il saura également captiver le lecteur intéressé par les problèmes de mixité, d’identité, de mobilité et d’interculturalité. Les nombreux extraits d’entretiens et de journaux de bord rendent la lecture accessible et vivante en faisant pénétrer le lecteur dans le quotidien de ces couples et de ces familles mixtes qui nous enseignent qu’il n’est pas nécessaire de quitter son pays pour être en voyage, tout comme il est possible d’être chez soi même loin de ses premiers repères.

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Longtemps, Simon Harel a vécu et travaillé à côté de la place Émilie-Gamelin. Il l’a parcourue, arpentée, disséquée : zoo humain pour enfants orphelins, lieu de l’itinérance de l’identité, la place Émilie-Gamelin représente l’envers tragique de la scène festive montréalaise telle qu’elle voit le jour avec la création de la Place des festivals et du Quartier des spectacles. Simon Harel a refusé tout compromis pour penser le lieu et son mauvais génie. D’où ce livre doux-amer sur une place mal aimée, invitant à une série de méditations urbaines pour nous aider à mieux penser nos lieux de passage, et aussi laisser parler l’imaginaire des lieux. L’entreprise n’est pas faite que de mots : l’artiste Boris Chukhovich propose une série de photographies sur les lieux stratégiques de notre univers citadin. Son regard extérieur sur les enjeux de pouvoir et de dépossession accompagne ainsi la pensée intérieure de l’auteur, et grâce à ce dialogue, nous pourrons peut-être commencer à mieux vivre la place Émilie-Gamelin. Enfin.

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On a peut-être cru qu’il n’était plus possible de se mentir sur la question de la confiance, que le 20e siècle l’avait désenchantée à jamais, qu’il ne restait qu’à pleurer sa disparition. Pourtant, l’heure du dépôt de bilan ouvre l’ère des questionnements, où la confiance doit impérativement s’interroger à la lumière du conflit. Parce que celui-ci est une énergie en puissance, un chaos qui cherche à prendre forme. La pensée mythique rejoint les plus fines hypothèses actuelles : le conflit peut se manifester ailleurs que dans la destruction et la désolation, s’épanouir à travers des pratiques créatives et innovatrices. C’est une dizaine de collaborateurs venus d’horizons aussi divers que la cour de justice, l’amphithéâtre d’une université ou un service privé de psychothérapie qui, ici, pensent ensemble la confiance altérée, entre suspicion et désabusements. Ainsi nous aident-ils à mieux saisir comment les arts, les pratiques culturelles et les sciences humaines parlent de ces figures fragiles de la confiance qui sont autant de liens en péril. La confiance altérée est le résultat d’une étroite et longue collaboration intellectuelle sur les figures de la confiance et du conflit dans la culture et les arts. En tant que chercheure en mythologie et en art, Fabienne Claire Caland a codirigé Horizons du mythe en 2007 (Cahiers du CÉLAT) et publié son premier essai un an plus tard, En diabolie. Les fondements imaginaires de la barbarie contemporaine (VLB). Doctorante au Département d’études littéraires de l’UQAM, Katerine Gagnon apporte son expertise sur la littérature contemporaine, la psychanalyse et la pensée féministe. Simon Harel a publié une trentaine d’ouvrages scientifiques dont, en 2010, l’essai Attention écrivains méchants (Presses de l’Université Laval) et, en coédition, Confiance et langage (In Press). Directeur du Département de littérature comparée de l’Université de Montréal et du Laboratoire sur les récits du soi mobile, il est membre de la Société royale du Canada.

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L’objectif de cet ouvrage est d’explorer la notion de la survivance à partir de différents lieux de parole. Les essais rassemblés ici font écho à un discours qui prend racine dans la transmission de l’héritage traumatique, telle qu’exprimée par l’essayiste française d’origine arménienne, Janine Altounian. À l’ère des migrations et des déplacements culturels accélérés et intensifiés, les auteurs du présent collectif rendent hommage à l’œuvre de cette penseure post-génocidaire en réfléchissant d’une façon originale sur des questions brûlantes: la perte et le deuil, les traces et la traduction, le métissage et la filiation, enfin, le trauma et la bienveillance. Que ce soit une analyse littéraire ou poétique, une réflexion théorique ou une élaboration d’un vécu personnel, les essais de ce livre offrent un travail de culture important concernant la subjectivité interpsychique et interculturelle.

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Le monde occidental d'aujourd'hui ne cesse de se diversifier culturellement. Alors que cette diversité et ses manifestations psychosociales sont principalement étudiées dans les grands centres urbains tels que Montréal ou Paris, l'ouvrage que nous proposons se centre sur les régions éloignées de ces pôles ; l'histoire de la diversité culturelle s'y est écrite différemment et les défis qui l'accompagnent sont tout autres. Cet ouvrage est le résultat de deux journées de débats et d'échanges sur le thème « Adaptation et socialisation des minorités culturelles en région ». Une dizaine de chercheurs de différentes disciplines se sont interrogés sur les processus d'adaptation et de socialisation des minorités culturelles dans les territoires situés hors des grands centres urbains, « en région » dit-on au Québec. Leur réflexion a porté sur toutes les minorités culturelles, qu'elles relèvent de l'immigration ou des populations installées depuis plusieurs siècles, comme les Premières Nations au Québec et les Basques en Aquitaine, en France. Ils ont cherché à comparer les expériences de ces populations et à explorer les changements à moyen et à long termes pour la société. Au final, et au-delà des différences de statut et de parcours (historique et migratoire), c'est la question de l'existence d'un « effet région » sur les minorités et les rapports entre elles et le groupe dominant qui est débattue.

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Parce que l’étrangeté figurative déconcerte, elle est souvent reléguée au rang des bizarreries qu’on préfère tenir à distance. Énoncée sous de multiples formes, elle témoigne d’un imaginaire fécond où « fantasme » et « fantasmagorie » se conjuguent pour donner l’impulsion à une iconographie particulièrement déroutante et entêtante. En revisitant l’histoire de l’art classique et moderne, une telle iconographie se donne également à voir sous d’autres formes dévoilant des imaginaires complexes, débridés et tourmentés dont les figures, souvent rejetées par quelques contemporains, conservent aujourd’hui encore une opacité sémantique saisissante. Par exemple, Jérôme Bosch n’hésite pas à entrecroiser les images fantasmatiques inspirées, entre autres, des bestiaires antiques et médiévaux avec celles de la scientificité de la Renaissance. Dans une perspective proche, Francisco Goya expose un imaginaire travaillé par la maladie, les angoisses et les cauchemars, peuplé de démons et d’hommes aux visages déformés et aux postures animales. Dans un style certes différent de Bosch ou de Goya, les images alchimiques font également voir des figurations singulières où des formes mimétiques convenues côtoient des figures insolites. Loin de la description d’un monde fantasmagorique, les images alchimiques nous montrent non pas l’état émotionnel de leurs auteurs, mais la nature complexe de l’art que les alchimistes pratiquent. Ces représentations étant tributaires de connaissances très spécifiques, leurs analyses par des théoriciens du visuel sont plus rares, moins approfondies, et surtout, elles négligent l’aspect parfois déconcertant des figures représentées.

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Du conflit armé à la barricade symbolique, les modalités du siège sont diverses : en font foi les célébrations du 500e anniversaire des Amériques, la crise d’Oka, les audiences publiques de la Commission Bouchard-Taylor, les manifestations numériques dans les jeux vidéos massivement multijoueurs, ainsi que la figuration de l’isolement et de la précarité dans la poésie et la littérature (Émile Ollivier, Milton Acorn, Victor Lévy Beaulieu). À partir de différents domaines disciplinaires (des sciences politiques aux études littéraires), les collaborateurs interrogent les tensions à l’œuvre entre marginalité et centralité, concertation et dissension, liberté et contrainte, droit d’asile et exil. À l’encontre des discours convenus sur les flux de la postmodernité et la déterritorialisation, nous mettons ici l’accent sur les usages du pouvoir dans l’espace. De diverses manières, la représentation du conflit et de la concertation mise en jeu lors du siège contribue à mieux cerner les modes de relation et de symbolisation qui se construisent au sein d’espaces contraints. COLLABORATEURS Denis Bilodeau Maude Bonenfant Sandra Breux Jenny Burman Amaryll Chanady Claudine Cyr Caroline Desbiens Simon Harel René Lapierre Hugo Loiseau Arianne Loranger-Saindon Pierre Ouellet Alena Prochazka Roxanne Rimstead Christian Saint-Germain Isabelle St-Amand

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L’événement socio-historique radicalement révolutionnaire et humaniste qu’a constitué l’indépendance haïtienne n’a pas donné lieu à une dynamique de Progrès, mais à une société recluse, anomique et fra gile. Le système social haïtien s’est donc révélé incapable de réaliser l’intégration mo derne. Ainsi, arrive-t-il actuellement à une phase de perte d’équilibre totale et se retrouve au bord du précipice de l’Histoire. Cette périlleuse situation sociétale témoigne de la profonde et longue crise haïtienne du développement. Celle-ci résulte du fait que les principaux sous-systèmes sociétaux : le sous-système culturel, le sous- système social, le sous-système politique et le sous-système économique n’ont pas su remplir adéquatement leurs fonctions respectives. Ils ont en effet fonctionné de manière anachronique, perverse et chaotique. Cette étude, constituant sinon une nouvelle réflexion sur Les causes de nos malheurs (1882), du moins une nouvelle Enquête sur le développement (1974), ne s’inscrit nullement dans un schème explicatif défaitiste. Elle tente plutôt de procéder à l’intelligibilité des facteurs qui ont empêché la société haïtienne de se structurer et de fonctionner de façon moderne, ainsi que de se transformer méliorativement.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2011

Cet ouvrage constitue les actes du colloque international et interdisciplinaire tenu à Chicoutimi sur la problématique de la mort musulmane en contexte d’immigration et d’islam minoritaire par la Chaire d’enseignement et de recherche interethniques et interculturels (CERII), en collaboration avec le Célat, les 7 et 8 octobre 2010. L’objectif de ce colloque, le premier à se tenir au Canada sur ce thème, était de faire un état des lieux des questionnements scientifiques, sociaux, religieux, culturels et identitaires que soulève la mort dans les communautés musulmanes en contexte d’immigration ainsi que des tensions, négociations, adaptations et « accommodements » qu’elle suscite en contexte d’islam minoritaire au Québec et ailleurs en Occident. Les textes de cet ouvrage illustrent l’importance d’un nouveau chantier de recherche dans les études sur la présence de la religion musulmane au Québec ainsi que les défis de l’interculturalité et du vivre-ensemble qu’il porte. En plus d’une participation significative des intervenants sociaux et des représentants des cultes, le colloque a réuni d’éminents chercheurs de différents pays (France, Suisse, Maroc et Québec) et de disciplines scientifiques variées (sociologie, anthropologie, sciences du langage, sciences religieuses, sciences de la communication, sciences politiques, etc.). Auteurs : Khadiyatoulah Fall (Québec), Mamadou Ndongo Dimé (Québec), Stéphane Lathion (Suisse), Atmane Aggoun (France), Mostafa Brahami (Suisse), Said Maghnaoui (Maroc), Aline Degorce (Burkina Faso), Jean-Jacques Lavoie (Québec), Nicole Bouchard (Québec), Mohamed Zéhiri (Québec) Jean-René Milot (Québec), Frédéric Castel (Québec) et Raymonde Venditti (Québec).

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2011

L’écriture de la méchanceté nous réveille, nous fait sortir de la torpeur d’une époque où la confusion règne et où la violence guerrière – par les mots, par les actes – est à l’ordre du jour. Mais il ne s’agit pas non plus de faire l’apologie de la méchanceté, de traiter sur un même plan Cioran, Houellebecq, Céline, Mavrikakis ou Lê, de refuser tous affrontements et prises de bec. Surtout, il faut distinguer une œuvre, aussi abjecte et destructrice soit-elle, de l’écrivaine ou l’écrivain qui se cache derrière sa plume, ce que n’aura pas su faire Bernard Pivot qui lapide symboliquement Doubrovsky en 1990. Ainsi Simon Harel refuse-t-il de porter aux nues des textes qui ne le méritent pas toujours ou de justifier l’injustifiable. Après Espaces en perdition, un diptyque remarqué, Simon Harel continue son exploration des formes et des enjeux de la violence contemporaine. Il nage en eaux troubles et il le sait : saura-t-il garder la tête hors de l’eau ou boira-t-il la tasse de cette méchanceté boueuse ? C’est aussi l’enjeu de sa réflexion. Attention écrivains méchants n’est donc pas un essai ordinaire. Il marque un tournant décisif, audacieux, dans la production littéraire de Simon Harel : c’est la voix en colère, émue, affligée quelquefois sans être jamais désabusée, d’un penseur humain, mais pas trop. Celle qui nous rappelle que l’écriture de la méchanceté, à l’intérieur des murs de la fiction, rejoue chaque fois ce ratage de la rencontre avec autrui.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2011

« Portées par le souffle des grands mouvements féministes des années 1970, les études sur les femmes connaissent depuis quelques années une sorte d’écroulement. Ce colloque a réparé ce dommage, par les discussions et les échanges entre chercheurs et intervenants sociaux, d’une manière riche et foisonnante. Histoire, études des femmes et des rapports de genre, psychologie, sciences de la communication, science politique, administration, sociologie, études littéraires, tout ce malstrom a fait se côtoyer les éléments interdisciplinaires d’une rare fécondité. Venus d’horizons très divers, les spécialistes croisant leurs savoirs ainsi que les intervenants médiatiques ont prouvé que le chemin est encore long pour que les femmes existent réellement dans les champs de la culture et du pouvoir… Pour ma part, venue de contrées sinistrées dans ces domaines, je suis repartie revigorée par un tel colloque : sa qualité m’a fait deman der qu’il soit reconduit sur tous les continents… Lisez ces actes, plusieurs communications sont magistrales. » (Extrait de la préface de Rita El Khayat)

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2010

¡ Viva Jerez ! trace le portrait social des univers de la bodega (lieu d’élevage du vin Jerez-Xérès-Sherry) et du flamenco dans la ville de Jerez de la Frontera, berceau du chant gitan et de ce vin « généreux ». L’analyse comparative de ces deux pratiques historiquement ancrées en basse Andalousie provoque une réflexion sur les stratégies de « marchandisation » et de politisation de la culture en considérant tous les niveaux administratifs, du local à l’international. Les récents programmes de l’Unesco sur le patrimoine culturel immatériel constituent le point de départ de cette réflexion sur le processus de patrimonialisation et ses enjeux identitaires, esthétiques et politiques. Le processus de patrimonialisation de la culture suscite intérêts et critiques. Dans un véritable dialogue entre les niveaux décisionnels et les praticiens de la culture, ce livre évoque ces espaces urbains, distincts et communicants, marqués par des clivages socioculturels historiques influencés par le latifundisme : señorito, gitan et gachó. Malgré les bouleversements subis dans les deux secteurs étudiés, les pratiques et les savoirs associés au flamenco et au vin se transmettent toujours par la famille et valorisent l’intime, le rituel et le sensoriel ; ils sont aussi capitalisés, particulièrement à des fins touristiques. La spectacularisation de la culture, le pouvoir de l’image et le simulacre se confrontent alors au sens donné à l’informel, à l’instant, à l’expérience, à la personnalité, à ce « vivre ensemble », cette convivencia. La tendance à l’homogénéisation de ces pratiques et savoirs culturels renforce des positions radicales défendant une pureté du sang et de la Terre, légitimant un pouvoir d’action, une autorité, à travers le protagonismo. Ainsi, la conception du patrimoine culturel immatériel et les tentatives de « mise en valeur » de la culture vivante gagneraient à reproduire ce qui est au cœur de la culture, des identités et des processus créatifs : le sens et la relation humaine.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2009

L’histoire des relations entre la Chine et l’Occident fascine depuis longtemps les milieux scientifiques et n’a pas fini de nous donner matière à penser. Le présent ouvrage est le fruit de la réflexion d’une vingtaine de chercheurs provenant de différents pays sur les rencontres et les échanges entre ces deux mondes depuis les voyages du célèbre Marco Polo jusqu’à nos jours. Il porte principalement sur l’évolution de la représentation de la Chine en Occident, sur les plans philosophique, littéraire ou sinologique, et sur différentes activités missionnaires en Chine, tout en accordant une place à l’étude des échanges commerciaux, politiques et culturels entre les deux mondes. Le présent livre a pour objectif de mettre en lumière différentes facettes de ces relations entre la Chine et l’Occident. Sous la direction de Shenwen Li, ce recueil comprend les articles des auteurs suivants : Katie Boulet, Jean Charbonnier, Chen Yan, Jean-Guy Daigle, Carl Déry, Anna Ghiglione, Serge Granger, Diana Lary, Shenwen Li, Li Zhi’an, John David Meehan, Angel Pino, Martine Raibaud, Paul Rule, Paul Servais, Sun Ruyi, David Van den Abbeel, Jean-Paul Wiest, Pierre-Étienne Will, Zhang Xiping

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2009

Ce livre traite de l’échange interculturel comme solution aux conflits de culture. La démarche théorique et méthodologique présentée dans ce texte accentue la capacité créatrice des individus et des organisations à transformer un besoin ou un conflit culturel en situation d’échange. L’échange constitue une performance, une capacité de faire et d’être, permettant de désamorcer des conflits collectifs par l’apport des significations culturelles nouvelles. La valeur du changement proposé provient de son « sens » collectif. Le texte se subdivise en deux volets qui se conditionnent mutuellement : culture et performance. La démarche méthodologique prend appui sur cette dichotomie culture-performance pour établir des contextes culturels et organisationnels propices à des échanges interculturels qui, à leur tour, contribueront à l’évolution du milieu. À cette fin, l’approche interdisciplinaire proposée cible trois compétences fondamentales : l’analyse culturelle, la communication interculturelle et le développement du processus créateur individuel et collectif. La sémiotique sert de pont entre les sciences humaines et les sciences sociales pour mettre en valeur les points de convergence théoriques et méthodologiques en matière de culture, de communication et de créativité. Des études de cas au début et à la fin du texte illustrent la genèse et la mise en application du modèle interdisciplinaire de l’échange dans des milieux culturels particuliers. Chaque chapitre se termine par un tableau synoptique qui présente des pratiques signifiantes permettant la transposition du savoir académique en savoir-faire professionnel et la mise sur pied progressive d’un projet d’échange. Du matériel pédagogique d’appui (documentaires et mallettes pédagogiques) permet la mise en application du modèle pour la formation interculturelle et de la recherche appliquée.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2009

Simon Harel a remporté le PRIX TRUDEAU pour sa contribution exceptionnelle aux études littéraires et culturelles. Ce prix est décerné par la Fondation Pierre Elliott Trudeau à des spécialistes des sciences humaines et sociales faisant preuve d'un engagement intellectuel hors du commun. Il récompense des lauréats qui se sont illustrés par leurs réalisations en recherche, leur créativité et leur engagement dans la vie publique. « Nous sommes en guerre ! ». Il faut en finir avec les discours vides et le dire : habiter un lieu ne nous définit plus comme sujet, le nomadisme est une position intellectuelle et le mondialisme n’est rien d’autre qu’une thèse sociologique. Simon Harel pose ainsi l’enjeu d’Espaces en perdition 2. Après avoir analysé dans le premier tome les lieux précaires de la vie quotidienne, étudié les conjectures variables de nouvelles inventions du quotidien, montré la cruauté des lieux en littérature et dans l’Histoire contemporaine, la cruauté de la culture elle-même, l’essayiste ne peut que l’affirmer : « nous sommes en guerre ! ». Est-il question de paix en Afghanistan ? C’est au prix d’une violence, d’un oxymore qui est la marque du contemporain : les espaces sont « violement pacifiés ». Aux lieux précaires correspond à présent une humanité jetable, tandis que les conduites guerrières prolifèrent (regard-sniper, caméra-sniper, etc.). Mais s’il est temps de prendre position, évitons le catastrophisme autant que le moralisme vertueux ; nous n’avons pas à choisir entre la figure du tireur d’élite et celle du « médecin sans frontières ». Simon Harel, en position de braconnier, fait flèche de tout bois : seule la prise de parole est en mesure de traduire la violence du monde actuel, elle nous engage à abandonner une idéologie de la neutralité, la forme mièvre de lendemains qui chantent la panacée de la diversité culturelle, cet alibi commode du néo-libéralisme triomphant. L’essayiste visite les lieux précaires des hôtels réels (Westin Bonaventure Hotel de Los Angeles) ou fictifs (chez Naipaul), part au Mexique avec Artaud, en Russie avec Tchekhov, en Asie avec Volodine… Il revient à Montréal aussi, avec le projet de Casino de Loto-Québec et du Cirque du Soleil, dont il perçoit la violence faite aux lieux (le Bassin Peel) et aux humains (jetables). Tout pour refuser la déréalisation du monde. Car, finalement, Simon Harel part en guerre contre les pouvoirs institués du langage.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2008

« Face aux immensités boisées de l’Amérique du Nord, un Européen avait deux possibilités. Il pouvait les regarder comme une horrible contrée désertique, remplie d’humains dangereux (plus tôt on en serait débarrassés, mieux ce serait) – à la manière des gens de la Nouvelle-Angleterre. Ou il pouvait les voir comme le royaume de la liberté, belle, dure, impitoyable, à la manière de La Salle ». Ceci est le récit d’une quête personnelle et historique dans laquelle Philip Marchand suit les explorations de René-Robert Cavelier, Sieur de La Salle, au XVIIe siècle, et recherche dans le présent des ­vestiges de l’héritage perdu de la France en Amérique du Nord. Après avoir exploré les Grands Lacs et le Mississippi en son entier, La Salle fut assassiné par ses propres hommes au cours d’une mission désastreuse au Texas. Mais l’immense pays qu’il avait revendiqué en 1682 au nom de la France aurait pu devenir – si l’histoire avait pris un autre tour – une Amérique du Nord alternative : un empire francophone, s’étendant à plusieurs milliers de kilomètres au-delà du Québec, qui aurait été de religion catholique et dans lequel les peuples autochtones auraient pu jouer un rôle différent. Philip Marchand sonde le caractère étrange et intrigant de La Salle et ra conte l’histoire étonnante des missionnaires jésuites, des coureurs des bois, des traiteurs de fourrures et des soldats qui marchaient sur ses talons, qui forgèrent des alliances avec les nations indiennes ou se battirent contre elles, et fondèrent des villes à travers un pan immense de l’Amérique du Nord. Il présente également des survivances actuelles de cette diaspora du Nouveau Monde, dans les bars la nuit, dans des reconstitutions historiques, dans les églises de paroisse et les restaurants du bord des routes, de Montréal à Venice en Louisiane. Tout du long, il évoque ses propres souvenirs d’enfance de catholique élevé au Massachusetts pour interpréter ce qui se prolonge des attitudes, des craintes, des espoirs et de l’iconographie d’une popu lation qui, plus que d’autres, ressent le fardeau et l’ironie de l’histoire.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2008

François-Auguste Biard fut un voyageur expérimenté et un peintre populaire sous la monarchie de Juillet. En 1858, lorsqu’il était âgé de presque soixante ans et que la période la plus glorieuse de sa carrière était terminée, il étonna tout le monde lorsqu’il quitta une vie confortable à Paris pour se rendre au Brésil : D’où vient cette idée d’aller au Brésil ? C’est un pays très malsain. La fièvre jaune y est en permanence, et on assure qu’il y a là des serpents très venimeux qui font mourir les gens en quelques minutes ou encore Qui va au Brésil ? On ne va pas au Brésil à moins d’être nommé empereur. Êtes-vous nommé empereur du Brésil ? En réalité, personne ne connaît très bien les motifs de son voyage : goût irrésistible de l’exotisme, désir de donner une nouvelle impulsion à sa carrière ou encore de suivre les pas des peintres français comme Jean-Baptiste Debret ? En 1861, il publia une brève relation de son voyage dans la revue Le Tour du monde. En 1862, la version complète, illustrée de 180 gravures, parut chez l’éditeur Hachette sous le titre Deux années au Brésil. La relation de Biard donne à voir une image humoristique du Brésil. Il réussit à capturer des éléments très particuliers de la société brésilienne, que d’autres voyageurs n’ont pas remarqués. Connu alors comme l’« ennemi du Brésil », Biard donne malgré tout une image des Brésiliens qui est loin d’être tout simplement négative. Sa vision humoristique et parfois exagérée n’est rien à côté de l’image du Brésil diffusée par d’autres voyageurs européens, comme l’Allemand Hans Staden, qui a décrit le pays comme un territoire habité par des hommes nus, féroces et anthropophages. Plus récemment, des films hollywoodiens comme Turistas (2006), où de jeunes touristes américains subissent toutes sortes de cruautés dans les mains des bandits brésiliens, ou encore Anaconda (1997), où une équipe de la revue National Geographic est aux prises avec un serpent sucuri à taille gigantesque en pleine forêt Amazonie, continuent de diffuser un certain stéréotype du Brésil et des Brésiliens, en montrant que les représentations de ces anciennes relations de voyage laissèrent des marques importantes dans les imaginaires brésilien, européen et nord-américain. Malgré cela, la relation de voyage de Biard demeure originale pour son époque. En représentant une certaine réalité exotique où le mode de l’humour prédomine, il a voulu non seulement « amuser le lecteur français », si ses propres mots sont vrais, mais aussi offrir une représentation réaliste du pays et de ses habitants, où la critique divertissante donne au récit une certaine légèreté.

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Comment l’homme de la périphérie, longtemps coupé du monde occidental, peut-il devenir acteur du changement social ? Quelle est son expérience physique de l’ouverture des marchés ? Ce livre traite de réécriture biographique, d'adaptation, de choix identitaires, de pratiques capitalistes. Face à l’absence d'une nouvelle idéologie homogène, l'individu est livré à une quête de sens quasi initiatique, où la transition est marquée par des rites de passage et des distinctions de genre poussées à l’extrême. Acteur principal du discours de la réussite, l’homme entrepreneur recompose le monde: longueur des cheveux, épaisseur du cou et largeur des épaules deviennent des métaphores du corps social et situent chacun dans un réseau de sous-cultures locales qui s’approprient le modèle capitaliste. Mais c’est la femme qui devient le véritable agent du changement et la sanction ultime de la réussite masculine. Qu’il s’agisse du mannequin au corps californien ou de la mère d’une famille aisée qui envoie ses enfants étudier en Occident, la femme tire l’homme vers l’extérieur et l’avenir. L’urgence de consommer crée des mythes apparemment nouveaux qui s’appuient sur des institutions et des manières de faire tout à fait traditionnelles : la lutte sportive, le village, l’exploit nuptial, la famille… À travers les figures emblématiques de l’homme d’affaires, du « jaguar », du mannequin vedette, du dealer de la rue, etc., ce travail examine les rapports dynamiques entre local et global, individu et collectif, homme et femme, tradition et modernité. Le nouveau capitaliste bulgare se trouve au creux d’une panoplie de systèmes culturels hétérogènes. Héritier de manières de penser communistes, il s’inspire de modèles occidentaux tout en les insérant dans des pratiques traditionnelles. Cette illustration exprime un rapport au monde. Celui d’un gars de la rue qui veut devenir grand joueur, mais qui sait qu’il est désespérément en périphérie de ce monde. En essayant d’épater ce monde (qui traditionnellement prend une forme féminine) avec ce qu’il a, il s’épate lui-même. Il est à la fois acteur et spectateur de son propre spectacle, dans un rapport au monde corporel, ironique et faussement musclé.

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Au cœur de cet essai, une question toute simple prédomine : nous est-il possible d’habiter des lieux précaires, des espaces qui nous condamnent à une mort lente ? Cette inquiétude est motivée par la perception anxieuse d’un espace illimité que les expressions mondialisme ou délocalisation qualifient avec difficulté. Cette investigation n’est pas métaphorique. De manière concrète, qu’arrive-t-il aux sujets qui n’ont plus de lieux d’être, à peine des espaces de survie ? Est-il possible de créer un nouvelle « invention du quotidien », cet « art de faire » que Michel de Certeau décrivait il y a plus de vingt-cinq ans, auquel nous voulons ici rendre hommage. Si cet essai a un dessein, c’est de braconner au cœur d’une forêt de signes, de faire son chemin pour mieux entendre les « voix » des individus reclus, mis aux arrêts. Le roulier des récits d’Anton Tchekhov vaut bien la silhouette d’Artaud qui marche sans relâche dans la cour de l’asile de Rodez. Les imprécations d’Artaud, qui sont autant de prostrations hallucinées, peuvent être entendues aujourd’hui : les naufragés de La Nouvelle-Orléans, les orphelins d’une ville abandonnée par les « pouvoirs publics », tout cela dit la détresse des sans-voix. Avec une certaine ambition, cet essai veut faire entendre la parole révoltée des petites gens qui peinent à vivre. Des Meatpacking Plants de Chicago aux vastes champs de coton du Sud, la vie est dure et vous impose d’être un beast of burden, ce moins-que-rien de l’esclavagisme industriel. Les images de pauvreté du blues de Robert Johnson et Blind Willie McTell ont à peine vieilli. Notre monde est toujours cruel.

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L’histoire des beaux-arts en Haïti remonte à la période coloniale. Cependant c’est avec le mouvement pictural des années 1930 que commence à se poser la question de l’haïtianité en matière artistique, laquelle connaît une reformulation avec l’avènement de l’art naïf en 1945-1947. Et c’est autour de cette problématique que se constitue, pour la première fois dans l’histoire intellectuelle du pays, un véritable espace discursif sur les arts plastiques. Certes le discours sur l’art n’était pas totalement inexistant jusque-là, toutefois un espace discursif propre se dégage dans la première moitié du XXe siècle. En effet, un ensemble de problèmes surgit dont le traitement diversifié génère une masse discursive importante, clairement identifiable, traduisant des enjeux spécifiques et ayant des effets repérables. La focalisation des débats sur l’art naïf a engendré deux grandes tendances. La première, hégémonique, soutient que seul ce type d’art exprime la véritable authenticité haïtienne. La seconde, qui adopte une démarche intégrative, non exclusiviste, élabore une version complexe de l’haïtianité en prenant en considération toutes les propositions artistiques. Ainsi, s’est engagée, dans les limites d’un même paradigme, une véritable « bataille de discours » qui réaffirme la dimension conflictuelle de l’énonciation identitaire.

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Les voyageurs en Nouvelle-France disent leur étonnement admiratif devant les immensités qu’ils découvrent mais insistent sur tous les risques encourus. Une large place est faite aux contacts avec les Indiens, dont les images données sont multiples, sauvages capables des pires tortures mais aussi hôtes accueillants prêts à reconnaître l’autorité du roi de France et à se convertir. Tous les récits, qu’ils soient le fait de Français au Canada ou de Canadiens en France, et quel que soit leur siècle, en disent aussi long sur les objectifs des narrateurs que sur les contrées et les habitants rencontrés.

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L’étroite imbrication du tabagisme aux systèmes culturels et symboliques des sociétés le hissent au rang des pratiques constitutives de l’identité, aussi sûrement que le manger et le boire. Cette pratique, et tout le scénario socioculturel qui l’accompagne, est le produit d’une construction historique inscrite dans la longue durée, prenant appui sur la fascination millénaire qu’éprouve l’humanité pour la fumée. Réceptive à toute plante pouvant servir à faire de la fumée, l’humanité a accueilli tout naturellement le tabac, dont l’efficacité physiologique s’additionne de surcroît à l’efficacité symbolique. Les nombreuses traces laissées par le tabagisme, tant dans la culture matérielle que dans les arts, dans la littérature et plus récemment dans les médiums éphémères de « l’actualité », témoignent du dynamisme polymorphe de cette pratique. À l’heure où le tabagisme devient la nouvelle tare morale, sociale et médicale en Occident, il apparaît nécessaire de se questionner sur sa genèse et d’appréhender son évolution dans divers creusets socioculturels. Le présent ouvrage collectif témoigne des fructueux échanges ainsi que d’une réflexion interdisciplinaire et interculturelle autour de cet objet d’étude, selon de multiples modes d’approche.
Dirigé par Catherine Ferland, Tabac & fumées réunit les contributions de Kamal Chaouachi, Marie-Hélène Daviau, Catherine Ferland, Didier Nourrisson, Barbara Pascarel, Jarrett Rudy, Patrick Thériault et Roland Tremblay.

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Contient un texte inédit de Régine Robin
Cet ouvrage s’intéresse au parcours intellectuel de Régine Robin et examine les problématiques qu’elle développe tant dans ses essais que dans ses oeuvres de fiction. La ville, la ou les langues, la mémoire, la guerre, l’écriture de l’histoire et des sciences humaines et la recherche d’une forme pour dire l’expérience humaine sont tous des objets qui traversent la pensée de Régine Robin. Romancière pour La Québécoite, essayiste pour Berlin chantiers et La mémoire saturée, entretenant un rapport ambigu avec l’histoire et les historiens, il semble impossible de dresser un portrait de Régine Robin. Entre l’identité et la judéité, la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale et les déambulations urbaines à Montréal, Paris et Berlin, les itinéraires de Régine Robin l’ont amenée à utiliser divers types d’écriture, au carrefour de diverses disciplines et dans des lieux géographiques tout aussi variés. Toujours, l’impossible représentation de celle qu’on ne peut encadrer. Plus qu’une œuvre pluridisciplinaire, c’est une œuvre indisciplinaire. Le livre traverse ainsi presque un demi-siècle de débats intellectuels concernant l’analyse de discours, la pluralité des identités dans le monde contemporain, le devenir du vivre ensemble dans les grandes villes, la place de l’imaginaire et la mise en avant de la mémoire dans nos sociétés.
Témoignages et analyses de Marc Angenot, Phyllis Aronoff, Jean Clément, Véronique Fauvelle, Viviana Fridman, Noemí Goldman, Antonio Gómez Moriana, Mary Jean Green, Peter Klaus, Nicole Lapierre, Bernard Magné, Catherine Mavrikakis, Francine Mazière, Philippe Mesnard, Alexis Nouss, Pierre Ouellet, Janet Paterson, Michel Plon et Sherry Simon.
Historienne, sociologue et écrivaine, Régine Robin a écrit une vingtaine d’ouvrages, dont plusieurs romans et recueils de nouvelles. De La Québécoite à Berlin chantiers (qui reçut le Grand Prix du livre de Montréal), des carnets de Cybermigrances à La mémoire saturée, elle a posé les jalons d’une forme de réflexion et d’écriture hors des sentiers battus.

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À travers l’exploration du monde méconnu de l’indianophilie, ce livre propose une réflexion sur les formes contemporaines de la culture et de l’identité. Les indianophiles ne sont pas des Amérindiens, mais ils désirent vivre comme des Amérindiens. Comment cela est-il possible ? Quels moyens les indianophiles mettent-ils en œuvre et quelles finalités poursuivent- ils ? En répondant à ces questions, l’ethnographie du monde indianophile débouche sur une réflexion anthropologique fondamentale : quelles réalités recouvrent en fait les termes de culture, d’identité, de tradition ? Sans parti pris ni concession au pittoresque, ce travail critique et original s’adresse autant aux spécialistes et aux amateurs de « cultures traditionnelles », qu’à toute personne souhaitant comprendre les enjeux de l’identité et de la culture dans les sociétés contemporaines.
Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2006

« Passion de vie, passion de récit », voilà les enjeux essentiels sous-tendant la délicate restitution littéraire du soi à laquelle se livre Gabrielle Roy dans sa célèbre autobiographie posthume. Consacrée à l’analyse de la dimension passionnelle du récit de vie, dernière œuvre qu’a laissée la romancière québécoise, francophone nord-américaine, l’étude de Cécilia W. Francis révèle combien l’évocation poétique de cette pulsion du vivant s’investit d’une profonde ambivalence. Inscrit dans le prolongement des travaux consacrés à la sémiotique des passions, inaugurée par Algirdas J. Greimas, cet ouvrage constitue un apport singulier au domaine de la discursivité royenne. Il fait converger l’autobiographe et le théoricien autour d’une question fondamentale: l’impérieuse irruption de la vie, du corps, des souvenirs, des émotions et des passions, surgie au terme d’une entreprise de création que l’on croyait pouvoir maîtriser. La valeur de l’investigation proposée réside dans les interrogations qu’elle soulève. Comment un effet de sens extrêmement diffus, la tonalité intimiste, se transmet-il par le langage ? Pourquoi cette œuvre littéraire, si lisse de facture, est-elle traversée de tension, habitée de tourments qui souvent n’atteignent que le seuil du dicible ? Et comment expliquer que cette modulation entropique demeure intrinsèquement rattachée à la transcendance par la joie, à la propension du sujet à se tourner vers le monde et autrui ? L’analyste remonte le fil des noeuds de tensivité qui imprègnent cette démarche intimiste remarquable et offre un nouvel éclairage sur l’inhérente cyclothymie royenne, à la racine du tiraillement affectif opposant la « détresse » à l’« enchantement ». Ce faisant, elle élabore une approche méthodologique inédite pour l’examen de la prose autobiographique et de la subjectivité en littérature.

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Pendant quatre-vingts ans, les hommes des troupes de la Marine ont occupé les forts érigés par la France en Amérique du Nord. Vivant à proximité des villages amérindiens, les militaires français, malgré leurs préjugés initiaux, ont peu à peu tissé de nombreux liens avec les autochtones pour finalement former une communauté mixte : la société des forts. Au sein de cette société, soldats français et Amérindiens ont échangé objets, nourriture et pratiques culinaires et semblent avoir été solidaires.

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À partir de quelques films cultes du cinéma de science-fiction et des jeux vidéo, à partir d’une réflexion philosophique sur la contestation de la réalité par les nouveaux régimes de l’image, Capture totale : Matrix, mythologie de la cyberculture observe l’émergence d’une mystique du calcul qui se transforme en cauchemar eugénique. La technologie, d’abord instrument de surveillance et de contrôle, devient une religion lorsque la recherche de la réalité nous fait plonger dans de nouveaux imaginaires de la connectivité. Lorsque le réel est devenu un cinéma permanent dont les cerveaux sont les écrans, il semble que la seule issue possible soit la dissolution dans le flux-numérique. Autre issue envisageable: un cyberterrorisme qui cible les grandes corporations, une rébellion tous azimuts contre l’État dénoncé comme illusion. Chaque génération aura posé la question à sa façon, à l’occasion d’un ouvrage philosophique ou d’un roman : et si notre réalité n’était qu’une illusion? Aujourd’hui nous rencontrons cette interrogation au cinéma et dans les productions de la cyberculture (jeux vidéos, arts technologiques, etc.). En prenant appui tout particulièrement sur la trilogie Matrix, cet ouvrage dessine les contours de la nouvelle mythologie de notre temps, celle qui relie nos expériences de la simulation et une connectivité infinie.

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La généalogie recouvre une dimension identitaire évidente. Elle permet à tout un chacun de penser sa propre continuité tout en confortant sa filiation et son ancrage territorial. Intime et personnelle, la généalogie n’échappe cependant pas à des instrumentations institutionnelles. Signe de la marchandisation des affaires de parenté, des commerces se développent autour de l’expertise généalogique et des industries se créent pour inscrire la quête des origines au cœur de politiques touristiques et patrimoniales. À l’heure où la découverte de liens de filiation se monnaye à l’échelle internationale, l’ethnologue s’interroge sur les imaginaires sociaux que défendent les adeptes de généalogies irlandaises et sur la possibilité réelle ou fantasmée qu’ils ont de s’inventer une parenté et de se fabriquer un réseau d’appartenance sans toucher aux biens d’autrui.

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Cette ethnographie est issue d’un travail de terrain dans le territoire des Antankarana. Elle traite de pratiques locales de résistance liées au développement de la pêche crevettière dans la baie d’Ambaro, au nord-ouest de Madagascar. Sorcellerie, tabous et culte de possession maintiennent les formes du pouvoir ancestral sur un territoire dit sacré par les autochtones notamment en raison d’événements historiques. L’ethnographie s’appuie sur une diversité d’approches (anthropologie des émotions, religieuse, politique et économique) afin de dépeindre dans une visée holistique la culture étudiée. Dans la communauté récente d’Ambavan’ankarana, les Antankarana et les immigrants, issus de régions et de traditions diverses, sont en quête des bénéfices engendrés par la valorisation de la pêche et l’abondance de la ressource marine. Mais tous les résidents ne partagent pas la valeur sacrée de ce site. Cette étude révèle une gestion locale et régionale du rapport d’altérité, de la transmission du savoir ainsi que du lien dialectique entre le local et le global. Garantes de la bonne entente entre les ancêtres et les vivants, les femmes sont des actrices de premier plan dans les transformations identitaires de leur communauté. Cette ethnographie se démarque par l’intégration des relations intersubjectives entre l’observateur et l’observé, dévoilant les aléas du travail de terrain.


Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2006

Même si elle demeure insaisissable, sitôt que l'on s'attache à une analyse contextuelle des mécanismes sociaux de recomposition des souvenirs, la notion de juste, associée aujourd'hui à la définition de la mémoire, de l'histoire et de l'oubli, reflète les attentes propres à de nombreuses sociétés aujourd'hui. De fait, elle verbalise un espoir d'action réparatrice, qui vienne non seulement restaurer le passé, mais aussi l'espace existant entre le passé et le présent. Elle s'inscrit dans un contexte social contemporain où s'observe une présence grandissante de la mémoire, sous ses formes diverses, vives ou résiduelles, laquelle éclaire les enjeux, les tensions, les rapports de force qui s'expriment à travers l'idée de juste : s'y formule la question d'un lieu adéquat pour reconstruire un rapport au passé, qui soit aussi porteur de sens et de mise en sens, et non plus seulement défini dans une relation à la « vérité ». Aussi, l'idée de juste nous oblige-t-elle à interroger la part du politique dans la construction d'un récit prenant en compte la pluralité des expériences et qui ne soit ni une révision ou un « forçage » de l'histoire, ni une perspective relativiste. Dans un contexte travaillé par d'importantes mutations sociales et politiques et par ce que d'aucuns pointent comme le repli des « grandes idéologies », elle engage ainsi à repenser notre environnement métis d'aujourd'hui et à porter un autre regard sur des sujets tels que l'identité, la justice et le statut du témoignage, le pardon, l'oubli ou encore les relations complexes entre l'expérience et la mémoire. Sans doute, cette place du politique peut-elle et doit-elle s'imaginer de plusieurs manières. L'émergence de mémoires cosmopolites et transnationales, qui influent sur les contours de la conscience historique, est venue remettre en question la capacité de l'État nation, comme celle de la catégorie de globalisation, à produire une ou des mémoires collectives. Ce sont donc surtout la portée et les limites de son emprise sur l'histoire, et l'idée du passé comme une ressource politique devenue légitime, qui nous intéressent ici. Elles constituent le fil rouge d'un examen de l'idée de juste, interrogée à travers des parcours sociaux et historiques très différents : la Roumanie et la Bulgarie, le Canada et le Québec, le Brésil, le Mexique et la Colombie, la République démocratique du Congo, la France et l'Algérie. Ces parcours replacent la question des modalités de reconstruction du passé, pluriel et hétérogène, dans une perspective qui n'est pas seulement normative, mais aussi et surtout historique et sociale. Ce faisant, ils éveillent notre attention, par-delà une certaine généralisation des expressions de repentance, des politiques de réconciliation et de réparation dans le monde, sur le sens particulier conféré au pardon, à la reconnaissance, au passé et à l'expérience, dans différents contextes culturels donnés.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2005

Dans un monde où les forces de la mondialisation exercent une influence croissante, la notion de « lieu » représente une aporie fructueuse, un lieu propice d’analyse et de questionnement pour mieux comprendre la littérature et la pensée de notre époque. L’objectif de ce volume est l’analyse dynamique du « lieu » (au sens propre et figuré) en tant que réseau d’interrelations qui met en cause la constitution et la perception récentes de l’identité dans les contextes interculturels francophones mondiaux. Nous abordons donc la francophonie dans sa diversité, sa spécificité et sa généralité problématique. Les lieux en question peuvent être à la fois synonymes d’appartenance et/ou d’altérité, indicatifs de l’attachement à un locus amoenus et, simultanément, de la nécessité d’arpenter le monde pour mieux le comprendre. La diversité des optiques, des stratégies de lecture et des conclusions des auteurs publiés contribue à établir des dialogues inattendus. Ce volume représente une contribution aux activités des équipes montréalaises : « Le Soi et l’Autre » et « Discours et pratiques du lieu habité » ; et à celles du Centre d’Études françaises et francophones de Louisiana State University et du Centre Wallonie-Bruxelles en Louisiane. Textes de Denise Brassard, Lucie Brind’Amour, Michael Brophy, Mireille Calle-Gruber, Ross Chambers, Eric Clémens, Michel Collot, Isabelle Décarie, Michel Deguy, Laurent Demoulin, Jean-Marie Gleize, Joëlle Gleize, Eberhard Gruber, Simon Harel, Catherine Leclerc, Fabrice Leroy, Jean-Michel Maulpoix, Jean-Luc Nancy, Pierre Ouellet, François Raffoul, Adelaide Russo, Claude Vandeloise, Dominique Viart

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2005

ENTREVUE AVEC L'AUTEUR Les représentations collectives prennent racine dans la conscience des groupes. L'auteure s'intéresse aux représentations du peuple bulgare relatives à lui-même (auto-image) et aux peuples voisins (hétéro-image). Elle examine l'image que le peuple bulgare se fait de lui-même et de ses voisins, de la fin du XIXe au début du XXe siècle. L'image qu'un peuple se fait de lui-même ne peut être séparée de celle qu'il donne à ses voisins et que ses voisins lui attribuent. Toutes ces représentations forment un complexe dont les éléments se trouvent dans un état d'interaction mutuelle permanent. Dans ce contexte, l'objectif de ce livre est d'envisager, à partir d'un corpus significatif de manuels scolaires, la liaison dynamique entre l'auto-image et l'hétéro-image. L'hypothèse est que le contenu de l'image que le peuple bulgare attribue aux peuples voisins dépend de l'image que le premier entend octroyer à lui-même. La représentation de l'autre est donc soumise aux exigences de la représentation de soi. L'hétéro-image doit compléter l'auto-image.

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Si plusieurs spécialistes de la littérature ont défini le rôle de l’intrigue dans le fonctionnement des récits, on ne s’était pas encore intéressé à comprendre la diversité des intrigues, la richesse de leurs occurrences dans la culture et ce que les récits en disent eux-mêmes lorsque, par exemple, des personnages de roman s’interrogent sur les motifs des intrigants. Ce livre propose pareille aventure en remontant à la source de la notion d’intrique (intricare, intrigo) et en découvrant comment le goût pour les intrigues s’instaure travers l’histoire de la narrativité et ouvre-t-il un espace de jeu entre la communauté et l’autorité qui la fonde, entre le pouvoir temporel et l’autorité divine ? C’est dans le passage de la figure médiévale du diable aux mentalités de la conspiration que se déploie, dans un premier mouvement, le sens de l’intrigue. Mais c’est aussi à travers ses sources ludiques – l’émergence d’un rire burlesque, le façonnement de l’individu moderne, la liberté de l’intrigant –, ses paradoxes et ses apories que la narrativité se transforme à la faveur des intrigues. Des procédures de l’Inquisition médiévale aux réflexions historiographiques sur le temps, en passant par Aristote, la courtisanerie, De Foe, Dostoïevski, Stevenson, Sabato, Tex Aveny, Antonioni et Hitchcock, le sens de l’intrigue découvre son jeu.


Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2003

En 1909, Alexandre Mahé émigre de France et s'installe à Saint-Vincent, une colonie canadienne-française dans le nord-ouest de l'Alberta. Muni d'une douzaine d'années d'expérience en Afrique-Occidentale française, il cherche à devenir son propre maître et à faire fortune en cultivant le blé. Le petit magasin général qu'il ouvre lui permet de gagner son pain jusqu'à l'arrivée du chemin de fer, facteur de rentabilité de l'agriculture. Il est recruté dès son arrivée pour faire la promotion, dans les journaux, des avantages de sa localité et adressera des lettres aux franco-albertains durant une cinquantaine d'années. Ses lettres sont le fil conducteur de cet ouvrage.


Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2003

L’association des zouaves de Québec a œuvré dans la société québécoise pendant près d’un siècle. N’eût été la donation de son patrimoine au Musée de l’Amérique française en 1993, sa disparition serait probablement passée inaperçue par la majorité de nos contemporains, les zouaves ayant depuis la fin des années soixante quasiment cessé toute manifestation publique officielle. Or, une formation qui évolue sur près d’un siècle (1899-1993) et qui offre à un musée un fonds d’archives composé de plus de mille objets a sûrement bien des choses à nous apprendre.
Cet ouvrage propose une histoire de zouaves pontificaux québécois au XXe siècle. Il veut également rendre hommage à tous ceux qui ont été associés au mouvement zouave et laisser, dans la mémoire des Québécois, une idée plus noble de cette association que celle qu’évoquent des expressions courantes et péjoratives telles que « T’as l’air d’un zouave! » ou « Fais pas le zouave! »

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Nous vivons à une époque où règne l’incertitude identitaire. Même la question « qui suis-je? » ou « qui sommes-nous? » ne semble plus légitime, dans la mesure où le verbe être ne parait plus pouvoir capter le « devenir » dont nous nous sentons tributaires : « que devenons-nous? », voilà la vraie question qui ne cesse de nous hanter. Ce devenir s’impose comme une métamorphose, où l’on se mue progressivement en un autre, mais il n’en reste pas moins ancré dans une histoire où apparait la genèse de soi, qu’une mémoire plus ou moins trouble nous révèle aussi comme un autre.

Il n’y a pas de présence à soi qui permette de saisir dans l’immédiat l’essence de son identité : la différenciation interne qu’entrainent les médiations discursives par lesquelles on se rapporte à soi comme à autrui, dans un écart inévitable entre ce qu’on fut et ce qu’on sera, entre sa singularité irréductible et son appartenance à différentes communautés, entre les faits et les fictions, nous oblige à prendre en compte les nombreuses strates du monde d’images et de paroles au sein duquel les identités se construisent et se déconstruisent. On ne se demande plus qui ont est ou devient, mais comment on dit et montre ce qu’on croit être et devenir, comment on énonce non pas son être propre ni celui d’autrui mais la perception, la mémoire et l’imagination qu’on en a ou qu’on s’en fait.

L’équipe de recherche sur Le soi et l’autre, dont le présent ouvrage donne un aperçu des travaux les plus récents, s’est donnée pour tâche d’analyser les formes d’énonciation verbales et visuelles de la mémoire, de la perception et de l’imagination qui sous-tendent la dynamique relationnelle entre le soi et l’autre, dans le but de comprendre la « sensibilité » contemporaine, fortement imprégnée par l’incertitude identitaire et l’épreuve de l’altérité, manifestes dans le caractère interculturel de la vie sociale. L’enjeu est de dresser un portrait le plus juste possible des « configurations sensibles » ou des « formes d’expérience » communes qui caractérisent les sociétés d’aujourd’hui dans leurs modes d’énonciation de la mémoire plurielle, des perceptions hétérogènes et de l’imagination hybride qui constituent à la fois l’héritage et le destin culturels des mondes contemporains.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2003

En Roumanie, dans la communauté des Chaudronniers de Sarulesti, perdurent des spécificités culturelles que les autres groupes tsiganes perdent peu à peu. Les Chaudronniers exercent encore le métier traditionnel d'où ils tirent leur nom, et ils sont les derniers à pratiquer le nomadisme pour ventre leurs produits. Ils vivent dans un village roumain, mais dans une enclave à part, où les tentes impriment la marque tsigane au paysage. Vivant sur le mode du secret, ils délèguent à leur chef, le Bulibasa, la charge de régler les relations de la communauté avec l'extérieur. Les Chaudronniers ont conscience de leur singularité, mais refusent la dénomination de « Tsiganes », terme dévalorisant et porteur de stéréotypes négatifs. Ils n'en sont pas Roumains pour autant, et les relations avec ces derniers sont distantes.
À l'heure actuelle, la communauté des Chaudronniers est soumise à de fortes pressions de l'extérieur, en raison du contexte très particulier de la transition du communisme au libéralisme que connaît la Roumanie. La période immédiate qui a suivi la chute du communisme a favorisé l'émergence de nouveaux problèmes sociaux, mais elle a aussi permis une libéralisation des activités économiques. Pour les Chaudronniers, chez qui le métier traditionnel et l'identité sont liés, cette période a suscité, implicitement, de nouvelles manifestations identitaires.
Tout en s'efforçant de s'adapter à la nouvelle situation, en repensant les stratégies économiques du métier traditionnel et du nomadisme, au contact des Autres, les Chaudronniers reconsidèrent en parallèle leur identité, et les manières de la reformuler. L'adaptation du métier traditionnel au nouveau contexte économique est sans doute la condition d'un renouveau de cette identité collective.


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Alors qu’on s’inquiète de la crise du logement, de l’individualisme grandissant et de l’isolement qui s’ensuit, des milliers de nouveaux ménages de colocataires se forment partout chaque année au Québec, complexifiant plus encore le tissu social urbain. Dans un contexte social et culturel où il n’est pas toujours possible de vivre en couple, mais où on n’a pas nécessairement ni l’envie ni les moyens de vivre seul, la colocation s’avère une réponse astucieuse, permettant à la fois de se loger à moindre coût et de rompre l’isolement, sans pour autant s’engager dans un projet de vie à long terme. 
Cette enquête de terrain, menée pour une maîtrise en ethnologie à l’Université Laval, auprès d’informateurs qui vivent en colocation, permet de mieux comprendre cette nouvelle façon d’habiter, d’organiser le quotidien et de négocier le rapport à l’autre. La constitution d’un ménage éphémère, avec un non-intime, donne lieu à un jeu permanent de rapprochement et de mise à distance dans la construction d’un chez-soi. Vivre en colocation, c’est en fin de compte être à la fois seul dans sa trajectoire de vie et avec d’autres au quotidien.

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Ce livre jette des regards croisés sur le métissage, ceux d'historiens, de littéraires, d'ethnologues, d'archéologues, de philosophes et de muséologues. Les auteurs dévoilent et débusquent les expressions du métissage dans la parole, les textes littéraires, les objets matériels, les expositions, les pratiques alimentaires et la danse, tant dans les contextes coloniaux que postcoloniaux. Loin de considérer le métissage comme un entre-lieu heureux, une situation rassurante du milieu, ils adoptent une posture critique envers cette notion aujourd'hui à la mode et récupérée par tous les discours, ceux de gauche et de droite, ceux du nationalisme et du transnationalisme, du Tiers monde et du Premier monde. Certains y ont recours pour lutter contre les fondamentalismes de toutes sortes ou les forces hégémoniques du capitalisme mondial, alors que d'autres s'en méfient, soutenant qu'il représente une utopie trompeuse construite et manipulée par un pouvoir occulte. Les auteurs de ce recueil présentent des perspectives variées sur le métissage qui recoupent celles que l'on retrouve aujourd'hui de par le monde.
Ce livre réunit les textes de Michael Dietler (Université de Chicago), Simon Harel (Université du Québec à Montréal), Alexandru Jinga (Université Laval), Anne-Hélène Kerbiriou (Université Laval), Samuel Kinser (Université de l'Illinois), Hans-Jürgen Lüsebrink (Université de Saarbrücken), Alexis Nouss (Université de Montréal), Pierre Ouellet (Université du Québec à Montréal), Laurier Turgeon (Université Laval) et Alexandra Van Dongen (Musée Boijmans Van Beuningen).


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Cet ouvrage porte principalement sur l'analyse de la variation de la perception catégorielle sur des notions lexicales qui sont des enjeux de débats dans les espaces pluriethniques et pluriculturels. Autour principalement de termes tels identité, citoyenneté, intégration et être Québécois..., les auteurs observent, dans l'interaction et la négociation, le processus de catégorisation à l'œuvre dans les discours, avec ses espèces, ses étapes, ses variations, ses dilutions, ses gradations, ses intensités. Les auteurs montrent que ces modes multiples de catégorisation, d'appropriation notionnelle, de désappropriation notionnelle ont des fondements axiologiques et stratégiques et nous apprennent beaucoup sur les convergences, les tensions, les incertitudes culturelles et identitaires à l'intérieur d'une société.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2002

Les identités sociales et individuelles ne sont jamais fixées une fois pour toutes. Elles se transforment au gré de la mémoire et de la perception qu'on a de soi et de l'autre à travers les images et les traces mnésiques qui sous-tendent le discours social et les pratiques esthétiques, constitutives d'un état toujours transitoire d'une culture donnée. Tout énoncé identitaire s'inscrit dans le récit verbal ou visuel qu'on fait de son expérience perceptive, de nature polysensorielle, et de son expérience mnésique, consciente ou inconsciente, de sorte qu'on ne peut parler d'identité sociale ou individuelle sans faire appel à la notion d'« identité narrative », qui montre comment le sujet se situe par rapport aux autres et à lui-même dans le temps et dans l'espace réels ou imaginaires à travers ses perceptions et ses remémorations ou ses oublis et ses aveuglements. Qu'il s'agisse d'œuvres littéraires aussi diverses que celles de Naipaul, Gary, Michaux, Mallarmé, Volodine, Gracq, Rushdie, Aquin ou Sebbar, de textes testimoniaux essentiels comme ceux de Levi, Lanzmann, Zweig et Rivers ou de témoignages d'analysants anonymes, d'expériences singulières du temps et de la perception abordées d'un point de vue philosophique, d'œuvres d'art aussi variées que celles de Georges Rousse, Sophie Calle, Pipilotti Rist, Sylvie Blocher ou Massimo Gerrera, d'espaces réels ou imaginaires comme ceux de New York, d'Istambul ou de l'île aux Basques, intriqués dans des récits, des mémoires et des perceptions toujours hétérogènes, les pratiques historiques et esthétiques de notre modernité tardive exposent avec force la fragilité de nos identités individuelles et collectives, dont les textes rassemblés ici tentent de dresser le portrait en esquissant du même coup ce que devient le sujet contemporain, à l'heure où les grands récits de fondation sont en train de s'effondrer.

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Coédition L'Harmattan Si Le Livre noir du communisme a laissé indifférents les spécialistes, le grand public du monde entier, lui, s'en est emparé. Dans l'esprit commun, ce livre est devenu la référence lorsqu'il est question du communisme et des crimes commis en son nom. Pourtant, il n'est absolument pas certain qu'en procédant au décompte des victimes du communisme à travers le monde nous arrivions à une meilleure compréhension des origines de cette violence. Car ces origines sont souvent locales. Considérant le cas de la Russie, Tristan Landry démontre que la terreur stalinienne est largement imputable, dans ce pays, à la mise en place, par sédiments successifs, d'un ensemble hétéroclite d'idées qui a, pour des raisons purement historiques, constitué un champ notionnel à l'intérieur duquel le mépris de la vie humaine pouvait paraître justifié. Cette approche nuance la thèse d'une imposition par le haut de cette terreur et de son ancrage dans un temps relativement court. L'approche remet également en question ce que la Russie de Staline pouvait avoir en commun avec l'Allemagne de Hitler à la même époque.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 2000

Toute action ou réaction face à une maladie est guidée par l'idée que nous nous en faisons, par notre façon de l'interpréter, de la penser. Cet ouvrage montre les liens entre, d'une part, les représentations sociales et médicales d'une maladie et, d'autre part, la nature des traitements proposés et les représentations de l'expérience du malade dans un contexte institutionnel de prise en charge. L'étude se concentre sur la tuberculose parce que, tout en étant moins spectaculaire que les épidémies de typhus ou de choléra, elle a néanmoins suscité une grande inquiétude dans la première moitié du XXe siècle, et ce partout en Occident. Comme le sida aujourd'hui, la tuberculose fut longtemps perçue comme un mal sournois et mortel, qui prospérait sous des conditions et dans un environnement particulier. Au Québec comme ailleurs, cette perception eut un impact certain sur les tuberculeux et sur leur expérience de la maladie.

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 1999

'Rien n'est plus important pour l'avenir de nos études que de savoir nos collègues amérindiens prêts et résolus à prendre en main leur anthropologie et leur histoire. L'ouvrage de Sioui en apporte une démonstration très brillante.'
(Claude Lévi-Strauss) 'Pour la première fois, un Amérindien esquisse les règles qui devraient s'appliquer à l'étude de l'histoire des autochtones. L'auteur démontre que ces lignes directrices doivent correspondre à l'image que les autochtones ont d'eux-mêmes et è leur éthique sociale, et qu'elles devraient présider aux relations entre les autochtones et ceux qui ont immigré plus récemment en Amérique. Sioui a donc écrit un ouvrage qui non seulement traite de métahistoire, mais qui constitue aussi une réflexion orale. Il est fier d'être Huron et Amérindien et il est pleinement conscient des injustices que son peuple - huron et amérindien - a subies et continue d'endurer à cause des Euro-Américains. Pourtant, il reste convaincu que la grandeur amérindienne n'est pas qu'un vestige du passé : l'avenir permettra aux autochtones de jouer un rôle très important en fournissant à l'Amérique du Nord et au reste du monde un modèle de société viable.'
(Extrait de la préface de Bruce G. Trigger)

Book Requires Authentication Unlicensed Licensed 1998

Ce livre réunit des articles de chercheurs rattachés au Centre d'études interdisciplinaires sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT) de l'Université Laval et de chercheurs de l'Institut supérieur de recherches en sciences humaines de l'Université d'État des sciences humaines de Russie (RGGU). Les contributions portent sur les enjeux de l'interculturel dans le contexte actuel de la mondialisation et sur le développement du champ de recherche, encore jeunes, des études interculturelles. La mondialisation conduit-elle à une homogénéisation des cultures ou à leur hétérogénéisation ? Aplanit-elle tous les particularismes qui se trouvent sur son passage ou, au contraire, multiplie-t-elle les contacts, les échanges et les interactions entre les cultures ? Que l’on épouse l’une ou l’autre de ces thèses, le problème de l’interculturel demeure tout aussi préoccupant. Dans le cas d’une homogénéisation des cultures, il faut trouver les moyens de préserver la diversité culturelle ; dans celui d’une hétérogénéisation, il faut chercher les façons de mieux la gérer, car la diversité suscite toujours des craintes et des conflits, soit en raison de son absence, soit en raison de sa trop grande abondance.

Les auteurs étudient les interactions entre les cultures et les mélanges qu’elles produisent. Ils investissent les espaces de contact, ces « entre-lieux » ouverts et générateurs où se réalisent les métissages et les créations culturelles. Leur préoccupation première est d’éclairer les mécanismes de l’hybridité, tant de la synchronie que de la diachronie, plutôt que d’ériger l’hybridité en une manifestation essentialisée et hégémonique de la nouvelle culture globale. Les auteurs explorent trois entre-lieux aujourd’hui sensibles aux dynamiques interculturelles : le global et le local, le présent et le passé, le soi et l’autre. Le premier privilégie la synchronie, le deuxième la diachronie et le dernier l’achronie. La mise en parallèle des expériences francophones et russophones s’avère riche en enseignements par la nature culturellement hétérogène des deux ensembles et aussi par la nature semblable des contraintes et des défis à affronter en ces temps de transition.

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