Études de linguistique française
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Herausgegeben von:
Franck Neveu
La collection Études de linguistique française (ELF), publiée avec l’appui scientifique de l’Institut de Linguistique Française (ILF), est ouverte aux monographies scientifiques qui se donnent comme objet de recherche principal la langue française, laquelle est entendue dans toute sa diversité historique et variationnelle. Dans cette perspective, la linguistique française ne saurait être dissociée de la linguistique générale. La collection a vocation à couvrir les différents secteurs du domaine grammatical, les problématiques descriptives et interprétatives des réalisations écrites ou orales de la langue. Elle accueille également les études d’épistémologie historique des grammaires du français, ainsi que des travaux portant sur la terminologie et le discours linguistique de langue française.
Directeur de collection ELF
Franck Neveu, Professeur à l’Université Paris-Sorbonne, Directeur de l’Institut de Linguistique Française, CNRS
Comité de lecture de la collection ELF
Silvia Adler, Professeure à l’Université Bar-Ilan, Israël; Gabriel Bergounioux, Professeur à l’Université d'Orléans, France; Eva Havu, Professeure à l’Université d’Helsinki, Finlande; Frédéric Sabio, Professeur à l’Université d’Aix-Marseille, France
Information zu Autoren / Herausgebern
Franck Neveu, Directeur de l’ILF et Professeur à l’Université Paris-Sorbonne, France.
Zusatzmaterial
Fachgebiete
Exilé aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, le linguiste Roman Jakobson (1896–1982) intègre une école française créée par des savants exilés : l’École libre des hautes études. Il y donne une série de cours, auxquels assiste notamment Claude Lévi-Strauss. Cet enseignement a eu un impact majeur sur les sciences humaines contemporaines, puisqu’il est une des sources capitales du « structuralisme généralisé » d’après-guerre. Le présent ouvrage constitue une exploration de ce moment crucial de l’histoire des sciences au XXe siècle.
La première partie du livre reconstitue, à partir de sources inédites, le programme et le contexte social, politique et institutionnel de cet enseignement. Elle contient une analyse épistémologique des cours conservés dans les archives et offre des clefs d’interprétation pour les situer dans l’histoire de la linguistique et, plus largement, des sciences humaines. La seconde partie propose une édition critique de quatre cours inédits de Jakobson donnés en 1942 et 1943.
L’ouvrage donne ainsi accès à des documents inédits sur ce moment crucial des sciences humaines – qui a vu la rencontre à New York de Roman Jakobson et Claude Lévi-Strauss –, et il en renouvelle l’interprétation.
Quelles unités de discours proposer pour appréhender la phrase averbale, appelée encore phrase nominale ou phrase sans verbe ?Dans quels genres de discours et avec quel fonctionnement discursif est employé ce type de structures ? Cet ouvrage présente un modèle grammatical basé sur l’unité prédicative autonome averbale : prédicat + modalité d’énonciation dans un segment qui peut s’élargir aux éléments périphériques. Des schémas réguliers sont quantifiés dans des tableaux synthétiques, à partir de données attestées issues de différents corpus.
L’emploi de ces unités s’avère sensible aux genres ou séquences discursives, émaillant en fonction de leur syntaxe les genres brefs (didascalies), les discours pour soi (journaux intimes), l’oral spontané ou représenté, les séquences descriptives. Elles épousent une structure grammaticale condensée et peuvent s’appuyer sur la situation de communication ou le cotexte. Dans une langue où les structures sont fondées majoritairement sur un verbe conjugué, elles endossent des rôles contrastés, de mise en relief ou d’organisation du discours. Cet ouvrage propose ainsi une analyse quantifiée, à l’interface de la syntaxe et du discours, des phrases ou unités prédicatives autonomes averbales.
Comment les linguistes abordent-ils la question de la représentation de la parole ? L’ouvrage explore cette question à travers des contributions qui relèvent de quatre champs de la linguistique et qui interrogent la représentation de la parole comme dimension fondamentale de la linguistique en soulevant les problématiques spécifiques à chaque champ.
En épistémologie, les travaux de B. Laks montrent comment les théories linguistiques évoluent dans le temps, entre ruptures et continuités et T. Scheer et Ph. Ségéral retracent la construction d’une loi phonétique au cours du XIXème siècle. En phonologie, J. Eychenne ainsi que N. Lampitelli et X. Luo discutent des représentations phonologiques et de leurs variations. La parole intérieure est explorée par A. Rabatel, Ch. Huang et S. Smadja, qui proposent chacun une approche pour représenter cette parole non articulée. Enfin, Th. Schmidt examine les outils et méthodes pour structurer et interroger les corpus oraux et H. Akihiro met à l’épreuve différents corpus pour circonscrire l’éventail des usages d’un marqueur discursif. Cet ouvrage offre des perspectives croisées sur la représentation de la parole, essentielles pour les linguistes et chercheurs de diverses disciplines.
L’ouvrage propose une approche renouvelée du « discours rapporté ». Il inscrit la « Représentation du Discours Autre » (RDA) dans une problématique d’ensemble comme articulation métalangage/altérité, à partir de choix théoriques explicites aux divers plans (langue, discours, sujet, langage) où elle opère.
Le parcours conduit à redéfinir les contours du champ ; à reconnaître les cinq « solutions » syntaxiques, énonciatives, sémantiques offertes par la langue pour articuler deux actes d’énonciation dans un énoncé et combiner, chacune à sa manière, les trois opérations métalangagières de catégorisation, paraphrase, autonymisation; à envisager la fonction d’auto-configuration du discours par sa RDA (« prélèvement » par rapport à la présence, constitutive, de l’interdiscours ou de l’ailleurs du « déjà-dit »), comme relevant d’un « travail de bords » assurant différentiellement, outre la caractérisation du discours (et de soi) par « ses autres », la délimitation d’un intérieur de « parole propre ».
La démarche se double d’un parcours critique précis, d’une abondante bibliographie et d’un important corpus (oral/écrit, énoncés, textes, genres) de faits attestés.
Cet ouvrage se consacre à l’étude des noms d’humains, une catégorie de noms encore relativement peu étudiée. À première vue, ces noms concrets généralement comptables ne présentent pas d’originalité marquante. Il suffit cependant d’observer la quantité des noms d’humains existants, et la variété de leurs procédés de dérivation morphologique, pour entrevoir le statut particulier qu’ils revêtent, tant quant à leur degré de différentiation sémantique qu’à leurs niveaux de généralisation bien plus spécifiques que chez les autres noms concrets. Outre cet aspect plutôt quantitatif, les noms d’humains présentent aussi des particularités qualitatives – notamment en termes d’agentivité.
Les contributions rassemblées dans ce volume permettent de mettre en évidence ces spécificités : les traits modaux – généralement associés au domaine verbal, mais très clairement liés à l’intentionnalité des agents – des noms d’humains ; la richesse de leurs procédés de dérivation – selon le degré d’agentivité – ; ou encore les sous-classes sémantiques que l’on peut définir parmi eux à partir de divers aspects (inter-) actionnels.
Ce livre propose une ambitieuse typologie de la représentation écrite de l’oral. L’étude se fonde sur un examen sémiologique minutieux des rapports entre oralité et écriture ainsi que sur l’analyse de nombreuses séquences, empruntées notamment au discours littéraire. Trois modes de représentation de l’oral sont distingués, selon que l’écrit sollicite le système phonographique, la sémantique métalangagière ou la performance prosodique du lecteur.
Cet ouvrage s’attache, au moyen d’une analyse épistémologique minutieuse d’une part significative du corpus benvenistien, à mettre en évidence une spécificité remarquable de la linguistique benvenistienne, qui rend l’impasse à laquelle elle conduit tout particulièrement digne de réflexion: d’être tout à la fois présaussurienne lorsqu’il s’agit de linguistique générale et éminemment saussurienne dans son versant idiomologique.
This study undertakes a detailed epistemological analysis of a large section of Benveniste’s writings in order to illustrate some remarkable features of his linguistic work which is at the same time pre-Saussurean, inasmuch as it constitutes a theory in general linguistics, and decidedly Saussurean because of its idiomological elements
Cet ouvrage se présente comme un ensemble d’essais sur les systèmes prosodiques du français actuel. S’inscrivant dans une triple perspective: historique, épistémologique et descriptive, il contient une somme de connaissances inédites sur les caractéristiques formelles et fonctionnelles de la prosodie du français. Ces propriétés sont interprétées dans le contexte des recherches internationales sur la prosodie des langues.