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Chapitre 5 Conflit intime et réalité sociale : protocole des Living Pictures de Sylvie Blocher

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Être un geste, un cri, une action
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77Chapitre5Conflit intime et réalité sociale: protocole des Living Pictures de Sylvie BlocherCyrielle lévêque, univerSitéde lorrAineEn 1997, Sylvie Blocher réalise Living Pictures. Gens de Calais1. Elle pour-suit dans cette direction en 2005 avec la réalisation de Living Pictures. Extase2. Ces deux dispositifs qui ont, «[...] d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants3» font partie d’un ensemble de vingt-deux vidéographies que composent les Living Pictures, amorcées en 1992. Le nom de cette œuvre, communément traduit par «portraits vivants» dans les ouvrages consultés sur le travail de l’artiste, vient de la découverte de deux portraits de jeunes filles chez un marchand d’appareils photographiques anciens à New York. Sylvie Blocher évoque à ce propos: «Quand on manipule le carton, l’image se met à bouger par cinétisme et la bouche articule un mot que je ne peux que tenter de deviner. Cela crée un hors-champ mystérieux4.» Au dos des portraits se trouve l’annotation «living pictures». L’intitulé était trouvé. Ainsi, les portraits vivants questionnent le hors-champ des images en mouvement lancées par l’artiste et caractérisent l’œuvre de Sylvie Blocher. Les proto-coles que nous allons énoncer permettent de comprendre ce qui se joue en direct au sein de ces dons de la parole avec des individus qui se prtent aux demandes de l’artiste.Sylvie Blocher privilégie la rencontre avec l’Autre dans sa pratique artistique. En effet, l’entretien occupe une place importante dans l’histoire 1.Sylvie Blocher, Living Pictures. Gens de Calais.2.Sylvie Blocher, Living Pictures. Extase.3.Giorgio Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif?, p.31. 4.Maud Benayoun, Le double touché-e: entretien avec Sylvie Blocher, p.119.
© 2024, Les Presses de l’Université de Laval

77Chapitre5Conflit intime et réalité sociale: protocole des Living Pictures de Sylvie BlocherCyrielle lévêque, univerSitéde lorrAineEn 1997, Sylvie Blocher réalise Living Pictures. Gens de Calais1. Elle pour-suit dans cette direction en 2005 avec la réalisation de Living Pictures. Extase2. Ces deux dispositifs qui ont, «[...] d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants3» font partie d’un ensemble de vingt-deux vidéographies que composent les Living Pictures, amorcées en 1992. Le nom de cette œuvre, communément traduit par «portraits vivants» dans les ouvrages consultés sur le travail de l’artiste, vient de la découverte de deux portraits de jeunes filles chez un marchand d’appareils photographiques anciens à New York. Sylvie Blocher évoque à ce propos: «Quand on manipule le carton, l’image se met à bouger par cinétisme et la bouche articule un mot que je ne peux que tenter de deviner. Cela crée un hors-champ mystérieux4.» Au dos des portraits se trouve l’annotation «living pictures». L’intitulé était trouvé. Ainsi, les portraits vivants questionnent le hors-champ des images en mouvement lancées par l’artiste et caractérisent l’œuvre de Sylvie Blocher. Les proto-coles que nous allons énoncer permettent de comprendre ce qui se joue en direct au sein de ces dons de la parole avec des individus qui se prtent aux demandes de l’artiste.Sylvie Blocher privilégie la rencontre avec l’Autre dans sa pratique artistique. En effet, l’entretien occupe une place importante dans l’histoire 1.Sylvie Blocher, Living Pictures. Gens de Calais.2.Sylvie Blocher, Living Pictures. Extase.3.Giorgio Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif?, p.31. 4.Maud Benayoun, Le double touché-e: entretien avec Sylvie Blocher, p.119.
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